Ils ont été effacés, mettons-les en lumière

Sten

Infirmier (Val-de-Marne)

« Les effets à long terme, on ne les connaît pas. C’est un argument légitime pour préférer attendre. »

Sten, 26 ans est infirmier à l’hôpital depuis 3 ans. Il est suspendu.

J’ai vécu la première vague de covid, mais en psychiatrie. Nous n’étions pas au front comme des collègues en réanimation, mais quand même en contact physique avec des patients covid certifiés. Nous avons eu moins de cas, mais nous étions dans le même étau. Il y a eu des réaménagements avec des unités spécialisées covid dans notre hôpital et nous avons donc été confrontés au manque de moyens, au manque de masques, etc.

Je ne peux pas dire si j’ai eu le covid. J’ai eu un test positif une fois, que je n’ai jamais confirmé. J’ai été malade, mais rien de grave et lorsque j’ai fait ma sérologie je n’avais pas d’anticorps. J’ai donné des soins à des patients covid sans protection, sans gants, je leur ai fait des prises de sang… et je n’ai rien eu. C’est drôle, mais je ne sais pas ce que je dois faire pour attraper le covid…

L’histoire du passé a créé une fracture entre collègues. Au début il y a eu le débat scientifique entre collègues lorsque le vaccin a été déployé dans nos équipes, mais il n’y avait pas de problème. Le choix était libre, certains se faisaient vacciner, nous étions tous très contents, les non-vaccinés étaient soutenus, mais au fur et à mesure de l’obligation vaccinale le débat est devenu : « Oui mais Sten, vaccine-toi pour ne pas perdre ton travail. » Plus de débat sanitaire. Nous expliquions à nos collègues : « Nous sommes en bonne santé, nous ne sommes pas sujets à remplir les réa, la balance bénéfice/risque n’est pas favorable pour nous » ; et ils nous répondaient : « Oui je suis d’accord, mais fais-le pour ne pas perdre ton emploi. » Et c’est là qu’une scission s’est installée. Le vaccin est un outil pour lutter contre l’épidémie, mais il ne doit pas être un instrument de chantage.

Mon refus du vaccin c’est d’abord celui de la discrimination que cela crée. Les gens qui ont fait le choix de ne pas se faire vacciner doivent payer pour venir voir leurs proches. En tant que soignant, déontologiquement, je ne peux être que contre ça. En tant que personne non-vaccinée, je ne suis pas un danger pour mes patients. Le slogan du gouvernement c’est : « Tous vaccinés, tous protégés ». Mes patients sont vaccinés donc ils sont protégés, en quoi je suis un danger pour eux aujourd’hui ? Ce n’est pas logique.

On nous traite d’anti-science, mais dire que le vaccin est en phase expérimentale, ce n’est pas du complotisme, c’est la vérité. C’est une nouvelle technologie, il est normal que les gens aient des réserves. Les gens posent des questions, c’est tout à fait légitime. Et la comparaison avec les vaccins obligatoires pour les soignants est totalement fallacieuse. Pour ces vaccins (DT-polio et hépatite B par exemple), il s’est écoulé parfois 10 ans avant de les rendre obligatoires. Le vaccin covid est rendu obligatoire moins d’un an après sa commercialisation alors qu’il est toujours en expérimentation.

Les effets à long terme, on ne les connaît pas. C’est un argument légitime pour préférer attendre. Les gens ne doivent pas être stigmatisés pour ça. Nous ne connaissons pas les effets et malheureusement il y en a déjà, mais dans les médias mainstream ils sont balayés, on n’a pas le droit d’en parler. Donner les effets secondaires d’un médicament ce n’est pas être contre le médicament ou contre la technologie, c’est donner des faits. Un patient a le droit de savoir les risques qu’il court. Alors pourquoi pour ce vaccin on n’a pas le droit d’en parler ?