Ils ont été effacés, mettons-les en lumière

Nathalie

Sage-Femme et puéricultrice (Lot et Garonne)

« Ma légitimité par rapport à ce métier, personne ne pourra me l’enlever. Je l’aurai toujours, je mourrai avec. »

Nathalie a 51 ans, elle est divorcée, mère de 4 enfants de 14 à 25 ans, grand-mère d’un petit garçon de 2 ans. Elle a travaillé pendant 10 ans à l’hôpital, 5 ans en crèche, puis 12 années en libéral. Elle est interdite d’exercer et a cessé son activité mi-janvier 2022.

Mon métier s’est imposé à moi très jeune, c’était vraiment une vocation. Lorsque j’étais en classe de seconde, mon papa est décédé d’un cancer en 6 mois et 5 mois après mon frère, 23 ans, s’est tué dans un accident de voiture. J’ai vécu deux deuils en 1 an et c’est grâce à la philosophie et à la biologie que je me suis raccrochée à la vie, parce que c’était donner du sens à la vie et comprendre la vie. Alors très vite c’est devenu une évidence, je voulais être sage-femme. Sage-femme, c’est accueillir les êtres humains qui arrivent sur terre. Ce métier, ce n’est pas un choix au hasard, il est profondément en moi, je l’aime, il vibre toujours en moi et ma légitimité par rapport à ce métier, personne ne pourra me l’enlever. Je l’aurai toujours, je mourrai avec.

J’ai travaillé 10 ans à l’hôpital en salle de naissance. J’ai fait mes études à un moment où la péridurale n’était pas systématique, où il y avait encore un rapport humain dans l’accueil des femmes et progressivement, j’ai vu les choses se dégrader à l’hôpital. On a beaucoup médicalisé la grossesse ; j’ai eu l’impression d’être dépossédée d’une partie de mon travail, en même temps qu’on dépossédait les femmes d’une partie de leur puissance, sous prétexte de sécurité.

Puis j’ai eu mes premières filles et j’ai été passionnée par la pédiatrie et l’accueil des enfants. J’ai alors fait l’école de puéricultrice pour travailler sur la prévention précoce de la maltraitance, parce que pour moi c’est important d’aller vers tout ce qui est bon dans les capacités de l’être humain. La bientraitance, ça a toujours été le fil conducteur de ma carrière professionnelle. La naissance c’est un passage, être sage-femme c’est accueillir l’enfant qui arrive, dans les meilleures conditions, parce que l’enfant c’est l’avenir de notre société. C’est comme une petite graine qu’on fait germer et fleurir pour que derrière il y ait des belles choses. Une petite graine, quand on la met dans une bonne terre et qu’elle est bien arrosée, qu’on en prend soin, et bien elle va s’épanouir ; mais par contre l’inverse est aussi vrai.

Prendre soin des femmes et des enfants, c’est une priorité pour moi et cela devrait l’être partout, surtout dans notre système de santé. Mais je me suis retrouvée dans un système où on ne voit que les pathologies, où on voit la santé comme une absence de maladie, avec une médecine essentiellement curative. Moi, en tant que sage-femme, je suis gardienne de la physiologie, je travaille sur la prévention, tout ce qui peut permettre à la maman et à l’enfant d’être et de rester en bonne santé. Donc, après ces études, j’ai choisi d’exercer en libéral pour avoir plus de liberté dans ma façon de prendre soin des gens.

Quand il y a eu la première vague, j’étais dans l’Est de la France, là où il y avait le plus de contaminations et de morts, notamment dans les EHPAD, et j’ai vu tout le mécanisme. J’étais élue au réseau périnatal de Champagne Ardenne, qui est une émanation de l’ARS, donc j’ai aussi vu le versant politique de la gestion de la crise. Au début tout le monde a été surpris, tous les professionnels, on ne savait pas ce que c’était que ce virus, il y avait une espèce de panique. Moi, j’ai continué de travailler, puisque je prenais en charge des femmes enceintes qui avaient des grossesses pathologiques. Donc j’allais les voir chez elles et tout le monde avait un peu peur, mais il fallait bien y aller. On n’avait pas de masque, j’ai dû les faire moi-même. On était un peu des héros, on allait au combat, on a continué à faire ce qu’on avait à faire. Et puis après, tout doucement, j’ai vu des incohérences.

Je ne suis pas dans la revendication, ni dans les théories complotistes, mais je vois, j’observe et j’aime comprendre. J’ai écouté les scientifiques, je me suis intéressée de plus en plus à ce qu’il se disaient et ce que je constatais autour de moi n’était pas cohérent avec ce qu’on voyait ou qu’on entendait dans les médias.

Il y a deux ans j’ai passé un Diplôme Universitaire sur la prise en charge des violences faites aux femmes. J’ai travaillé sur tous les mécanismes qui conduisent à ces violences, notamment celui de l’emprise psychologique, qui fait qu’une personne peut imposer beaucoup de choses à une autre. C’est très subtil, c’est presque avec son consentement. Au départ, la manipulation n’est pas visible et c’est ce qui amène la personne à accepter la maltraitance, parfois jusqu’à l’irréparable. Dans toute la succession des événements de la gestion de cette crise COVID, dans les discours et les décisions de plus en plus incohérents, ainsi que dans la présentation qui en a été faite dans les médias et auprès des soignants, c’est ce même phénomène qui a été mis en œuvre pour inciter à la vaccination Covid et je l’ai reconnu dès le début !

Juste après le premier confinement j’ai fermé mon cabinet pour me rapprocher de la campagne où j’avais envie de vivre. Quand je suis arrivée dans le Lot et Garonne, j’ai d’abord été remplaçante chez des collègues. Ça se passait très bien, je rendais service à des sages-femmes qui ne trouvaient pas de remplaçante depuis des années, parce qu’il y a une pénurie de sages-femmes en France, et je remplaçais l’une ou l’autre. Et puis, cette obligation vaccinale pour les soignants est tombée.

En janvier 2022, j’ai été reçue par le conseil de l’ordre des sages-femmes qui m’a officiellement signifié que je n’avais plus le droit d’exercer et que je devais cesser mon activité. En fait, dès le 15 septembre 2021 j’aurais pu aller faire « Cessation d’activité » sur un simple clic de souris, mais on ne nous demande pas pourquoi on arrête son activité. C’était comme si je partais de mon propre chef et je ne voulais pas, je ne voulais pas partir comme ça. J’ai donc provoqué ce rendez-vous, parce que j’avais des choses à dire à mes collègues, sages-femmes comme moi et qui sont au conseil de l’ordre. J’avais envie de leur dire où j’en étais, qu’un soignant qui s’en va ce sont des personnes qui ne vont pas pouvoir être accompagnées et je voulais aussi qu’elles entendent les conséquences de cette obligation sur ma vie.

C’était important pour moi qu’elles voient la personne et la sage-femme que je suis. Et moi aussi je souhaitais voir ces sages-femmes, mes collègues, qui aiment aussi leur métier et qui le défendent, puisque c’est pour ça qu’elles sont au conseil de l’ordre. Donc je me suis présentée, elles ne me connaissaient pas vraiment et on a parlé entre consœurs, dans le vrai sens du mot, parce que ce sont des sœurs sages-femmes et j’ai dit ce que j’avais vécu, mon expérience professionnelle, mes choix, etc. et puis pourquoi je ne voulais pas être vaccinée.

Là j’avais des personnes en face de moi et c’est ce qui fait toute la différence, c’est très important. Dans tout ce que l’on vit en ce moment, on a des chiffres, des tableaux de partout, on vous dit il y a tant de morts, tant de cas, tant de vaccinés, etc., peu importe d’où ça vient et puis brusquement il y a une décision qui tombe et on t’envoie un mail. T’as plus le droit de faire ci, t’as pas le droit de faire ça… Et pour moi tout ça manque de personnification, d’échanges. Là, je n’étais pas un simple chiffre, je n’étais pas juste une sage-femme parmi d’autres, une sage-femme pas vaccinée qui désobéit. Tout d’un coup j’étais Nathalie et je venais leur parler de mon travail, de tout ce que j’avais fait. Donc elles savent, elles savent très bien, je leur ai vraiment parlé avec mon cœur et elles m’ont écoutée.

Pourquoi je refuse ce vaccin ? En tant que sage-femme, j’ai toujours fait très attention. La grossesse, c’est une période très fragile et même pour les médicaments il faut prendre de grandes précautions, beaucoup sont contre-indiqués. Par rapport à la prescription j’ai vraiment une attitude scientifique, donc il me fallait des preuves de l’innocuité du vaccin pour une femme enceinte. Pour moi, c’est une évidence, j’ai toujours fonctionné comme ça. Du coup j’ai lu la notice du vaccin et c’était écrit qu’il n’y avait eu aucune expérimentation sur les êtres humains, qu’il n’y a aucun recul sur les femmes et encore moins les femmes enceintes. Vous pouvez aller voir sur le VIDAL, c’est écrit noir sur blanc. Et donc je me suis dit c’est une expérimentation, puisque ça n’a jamais été testé. Donc là on fait une expérimentation à grande échelle sur des femmes enceintes ! Qu’est-ce que ça va donner sur ces femmes et surtout sur le fœtus qu’elles portent ? Dans 5 ans, dans 10 ans ? Nous n’en savons rien !

Dans les années 60, il y a eu un gros scandale avec le Distilbène, qui avait été donné à des femmes. C’est seulement 20 ans après qu’on a découvert les effets tératogènes de ce médicament sur le fœtus, qui entrainait des malformations utérines et augmentait aussi les risques de cancer chez les enfants exposés in utero. Il y a toute une génération de femmes stériles parce que leur mère avait pris du Distilbène quand elles étaient enceintes. Ces choses ont existé. Alors, en tant que sage-femme, je me suis dit tout de suite que je ne pouvais pas cautionner cela. Je ne suis pas antivax du tout, je suis vaccinée, mais là il y a trop d’incohérences.

Et puis il s’est passé quelque chose dans ma vie personnelle qui a tout fait basculer. Au mois de mai, mon ex-mari, le père de mes enfants, qui avait la garde des deux derniers, est décédé subitement dans son lit. Il était gynécologue obstétricien, il avait 63 ans, il est mort dans son sommeil, un mois après sa deuxième injection Pfizer. C’est mon fils de 17 ans qui l’a découvert, plus tard dans la journée. Voyant que son père ne se levait pas, que son téléphone sonnait et qu’il ne répondait pas, mon fils s’est inquiété et quand il a essayé de le réveiller il a constaté qu’il était décédé, dans sa position de sommeil. Vous imaginez le choc, le drame, les pompiers. J’étais à 800 km, je suis remontée aussitôt et j’ai vécu ça avec mes enfants.

Quand je suis arrivée chez lui, sur l’imprimante il y avait son certificat de vaccination anti COVID et je me suis rendue compte qu’il avait été vacciné un mois plus tôt. C’était un homme de 63 ans, qui ne fumait pas, qui ne buvait pas ; je le connaissais très bien et il était en parfait état de santé. Il n’avait pas d’hypertension, pas de surpoids, aucun facteur de risques. Que s’était-il passé ? Tout le monde a cherché. J’ai demandé à ce qu’il y ait une autopsie, mais non, parce que sur le certificat de décès il est écrit mort naturelle. Mort naturelle ? Pour un homme de 63 ans ? Comme il était médecin, j’ai vu défiler tous ses amis médecins venus présenter leurs condoléances et parmi eux plusieurs ont eu le même questionnement que moi. On a échangé un peu, certains ont des doutes. Et ce questionnement ne m’a pas lâchée. Je suis allée voir son ami cardiologue. Il était effondré, il m’a dit « Je suis atterré, parce que s’il y a une personne chez qui je ne m’attendais pas à une mort subite, c’est bien lui ! » Il y a 6 mois, comme il avait atteint la soixantaine, mon ex-mari avait fait un check up, un électrocardiogramme et même une coronarographie pour vérifier que tout allait bien. Tous ses examens étaient normaux, pas d’hypertension, bilan sanguin normal, pas de diabète, un tout petit peu de cholestérol, mais vraiment pas du tout inquiétant. Je lui ai dit « La seule chose qui a changé dans sa vie, récemment, c’est sa deuxième injection vaccinale » et il m’a répondu qu’il n’avait pas d’explication. Donc je suis restée avec cette réponse : « Je ne sais pas. »

J’ai cherché toutes les études faites en Israël et dans d’autres pays qui ont beaucoup vacciné et j’ai commencé à voir des chiffres sur les effets secondaires du vaccin, les myocardites, les arrêts cardiaques, les AVC, etc. Et on n’en parle pas ! Et là, mon ex-mari est mort à 63 ans et on a mis ça sur le compte d’une mort naturelle alors qu’il n’avait aucun antécédent ; mais si c’est à cause du vaccin ? Personne ne le sait, ça ne remonte pas. On m’a dit qu’il faut le déclarer à l’agence nationale du médicament comme effet indésirable, mais quelle preuve j’ai ? Il n’y a pas eu d’autopsie. Et là, j’ai pris conscience qu’il y a peut-être beaucoup de personnes à qui cela est arrivé et ça ne se sait pas…

A la même période, mon meilleur ami, qui habite en Grèce, est venu en France quelque temps. C’est quelqu’un qui a eu un cancer, puis une récidive et il est obèse. Il m’a appelée car il était malade, il avait de la fièvre, etc. et je me suis dit que s’il attrapait le COVID il risquait d’y passer, vu son état de santé. Je ne pouvais pas m’occuper de lui, parce que j’étais remontée dans l’Est pour m’occuper des obsèques et aider mes enfants, alors j’ai appelé une amie infirmière et lui ai demandé de passer voir mon ami. Quand elle l’a vu, sa saturation en oxygène était descendue à 70%, ce qui est très très peu. Normalement, c’est l’hospitalisation tout de suite, mais mon ami a refusé. Je me suis dit qu’il allait mourir, là. J’ai appelé un ami médecin, car je sais qu’il soigne, il a délivré une prescription d’oxygénothérapie et lui a donné un traitement de vitamine C, zinc, Ivermectine, anticoagulant. Le traitement mis en route mon ami a été surveillé tous les jours. Lorsque je suis redescendue, après avoir géré les obsèques, mon ami n’allait pas fort mais son état était stable. Il a été malade pendant une quinzaine de 15 jours, on a diminué l’oxygène progressivement et aujourd’hui il est vivant, guéri et il est retourné travailler. Imaginez : mon ex-mari médecin en pleine santé est mort après avoir été vacciné et mon ami en très mauvaise santé est vivant après avoir été soigné !

Alors, quand il y a eu l’obligation vaccinale pour les soignants, vous imaginez que je dise à mes enfants « Je vais me faire vacciner », après ce qu’ils avaient vécu ? je n’aurais pas pu les regarder en face, je n’avais pas le choix ! Mon métier, je l’adore, mais je ne pouvais pas ! Je ne pouvais pas faire courir le moindre risque à mes enfants, ils sont orphelins de père, ma fille a 14 ans, et je suis leur maman, ils ont besoin de moi. La santé des gens c’est mon travail, c’est important, mais la mienne, là, elle est importante pour eux. Si je fais ça, c’est pour eux, je ne peux pas prendre ce risque. Donc c’était évident pour moi de ne pas me faire injecter, parce qu’il y a toutes les informations que j’ai été chercher et puis il y a surtout ce que j’ai vécu, dans ma chair.

Ça a été difficile, puis une fois que j’ai traversé tout ça, là, malheureusement, j’ai aussi perdu ma maman. Elle était âgée, elle a eu une infection et elle est décédée. Ses obsèques ont eu lieu le 15 septembre et c’était aussi le jour où je devais faire le deuil de mon travail. Donc ça faisait beaucoup de deuils cette année-là ! Mais après, ça m’a donné une grande force et aujourd’hui j’ai une énorme force de vie.

Malgré tous ces drames, la vie m’a donné les moyens de subsistance. J’avais un peu d’argent de côté et j’ai une petite retraite de la fonction publique. Je ne roule pas sur l’or, mais j’ai la chance d’avoir de quoi manger, un toit pour me loger et de pouvoir aider un peu mes enfants. On arrive à s’en sortir, sans que je sois obligée de me vacciner pour des raisons financières, ce qui n’est pas le cas de la majorité des soignants.

J’ai beaucoup échangé avec d’autres soignants, on s’est retrouvé, on a parlé de nos vécus, de situations réelles, de nos expériences de soin avec des patients, et c’était complètement incohérent avec ce tout qu’on dit à la radio, à la télé, et partout. Et là on a tous pris conscience, collectivement, on s’est mis en lien et on a partagé. Et quand on réalise tout ça, il y a de la colère, il y a de la peine, mais après il y a du courage aussi.

L’avenir ? J’ai entrepris une formation sur 3 ans pour être thérapeute psychocorporelle. Mon objectif c’est d’aider les gens, de continuer de soigner, de les aider à rester debout malgré toutes les difficultés de la vie et moi, ayant traversé tout ça, je sais que je peux les accompagner.

On a vraiment besoin de soignants dans notre pays. Les conseils de l’ordre obéissent aux directives venues d’en haut, mais je pense que la prise de conscience est en train de se faire un peu partout. J’ai l’espoir que le peuple français choisisse la véritable santé plutôt que cette dictature sanitaire, pour qu’on puisse continuer de soigner librement et pour que les femmes trouvent toujours des soignants bienveillants.