Ils ont été effacés, mettons-les en lumière

Ken

Aide-soignant (Côtes-d’Armor)

« J’ai l’impression d’avoir recouvré une certaine souveraineté intérieure. »

Ken a 58 ans, il vit en couple. Aide-soignant en Ehpad privé, spécialisé dans la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, il a été suspendu le 30 septembre après 12 ans de carrière.

Il y a douze ans, j’ai choisi d’exercer un métier auprès des membres les plus fragiles de la société. Je suis devenu aide-soignant en Ehpad, spécialisé auprès des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Un métier difficile, mais qui m’a toujours apporté beaucoup de joies et de satisfactions. Au début du covid, nous manquions de matériel. En unité Alzheimer, il est difficile de mesurer l’impact des mesures sanitaires, car les troubles cognitifs sont très importants. Ces personnes n’étaient ni masquées ni isolées, sauf en cas de retour de l’extérieur (après une hospitalisation suite à une chute par exemple). Et là, cela a pu être terrifiant pour elles de se retrouver enfermées dans leur chambre (appels répétés, coups contre la porte).

Par chance, il n’y pas eu de cas de covid. Et puis, fin septembre 2021, j’ai été suspendu sans salaire pour avoir refusé de me faire injecter. Je ne dis pas “vacciner” puisqu’en réalité il s’agit d’une thérapie génique en cours d’expérimentation.

L’obligation vaccinale, imposée au mépris des droits les plus élémentaires – droit au consentement libre et éclairé, droit au travail – m’a outré. Il n’était pas question pour moi d’accepter une chose à laquelle je n’adhérais pas, de surcroît sous la contrainte et la menace. Le covid est une maladie contre laquelle il existe des traitements, mais les médecins ont été empêchés de soigner. Comment peut-on encore croire que ces injections protègent, alors que les pays qui ont “vacciné” massivement connaissent une explosion de cas ? Depuis ma suspension, l’un de nos Ehpad a connu un cluster de 14 personnes, toutes doublement “vaccinées”, dont 4 soignants !

Les lobbies pharmaceutiques – entre autres – sont à la tête de cette gigantesque escroquerie, dont nous devenons les victimes consentantes et les esclaves. Je suis atterré par la passivité et l’ignorance de la plupart des gens. Ils ne savent pas ce qui se passe car ils ne veulent pas savoir. Pourtant il y a des sites d’information, des sites de médecins et de scientifiques indépendants, des lanceurs d’alerte dans le monde entier, qui font le boulot de décortiquer les données. Il faut s’informer auprès de ceux qui n’ont pas de conflits d’intérêts. Le réveil est un processus plus ou moins long, mais il est grand temps.

Avant mon départ, pratiquement aucun collègue n’est venu me voir, ne m’a posé de question. J’ai été très surpris qu’on ne me demande pas : « Au fait, pourquoi tu ne veux pas te faire vacciner ? C’est quoi ta raison ? » Il n’y a pas eu de dialogue, il n’y a pas eu de communication. Depuis, seule une de mes collègues a pris de mes nouvelles, ainsi que ma cadre qui m’a fait une très belle lettre et m’a bien signifié ce que représentait mon départ, pour elle et pour l’Ehpad. Cette lettre pourrait être adressée à tous les collègues soignants suspendus :

« Je suis dans l’incompréhension et la tristesse professionnelles, nous allons perdre beaucoup avec ton départ, je pense aux résidents présents et à venir qui ne bénéficieront plus de tes soins, de tes paroles, de ton regard bienveillant. Je pense à tes collègues présents et futurs, à qui tu pouvais transmettre ce goût du prendre soin, ce calme, cette possibilité de faire autrement. Je pense à nous, encadrantes, qui quand tu es là se retournent sereinement vers ce service. En sachant que malgré les contraintes et le manque de temps cruel, des soins bienveillants et centrés sur le résident sont possibles. Tu disais que le plus beau cadeau que l’on pouvait te faire, c’était de prendre soin des autres, te laisser prendre soin des autres. J’imagine que ce n’est pas sans douleur que ce choix s’est fait. Quelle drôle de période, qui vient cliver cette société et les gens, sur des choix qui n’en sont pas vraiment, en fait. Je te souhaite de trouver sur ta route autant de sens, de rencontres, de moments de vie que ton métier pouvait t’offrir. »

Si l’obligation vaccinale pour les soignants est maintenue, je renoncerai à mon métier. Après un parcours de vie assez difficile, j’avais trouvé un équilibre et une place dans la société. Cette place et cet équilibre, c’est fini. La liberté et l’immunité naturelle n’ont pas de prix. Mais il y a mille façons de soigner, de prendre soin, et ça restera le cœur de ma vie. J’ai une certaine force intérieure qui fait que je ne le vis pas trop mal. Je ne suis pas quelqu’un de dépressif, ni de pessimiste. C’est plus facile quand on a été habitué à rebondir. On appelle ça la résilience.

Je vis au présent. Ce n’est pas désagréable, car j’ai le sentiment d’avoir recouvré une certaine souveraineté intérieure. J’ai fait un travail pour ça, je me suis fait accompagner, et cela m’aide à vivre au quotidien. J’ai aussi la chance d’être le compagnon d’une femme qui me soutient pleinement, et d’avoir rencontré des gens super dans les manifs et le collectif de soignants.

Tout est possible, rien n’est sûr, mais cela ne me dérange pas. Ce qui me dérange c’est la façon dont on est traité. L’inconnu c’est à la fois inconfortable et génial, c’est une formidable fenêtre ouverte sur le changement.