Ils ont été effacés, mettons-les en lumière

Marie

Psychologue (Manche)

« N’OUBLIONS JAMAIS qu’à partir de 2020, notre démocratie a chaviré… »

Marie a 33 ans. Elle est mariée, jeune maman. Elle exerce depuis 8 ans, les deux dernières années dans un service de santé à temps partiel, le reste du temps en libéral. Elle a été mise en congés forcés du 15 septembre au 1er novembre, puis suspendue depuis et l’ARS lui a demandé de renoncer à son titre de psychologue.

Je suis passionnée par mon métier. A l’Université, j’ai étudié différentes théories : la soumission à l’autorité, la persuasion et la manipulation (Jean-Léon BEAUVOIS et Robert-Vincent JOULE), la psychologie politique, les théories de l’engagement et les théories de la manipulation des masses. Parmi les plus saillantes face à l’actualité, celles de Stanley MILGRAM sur la soumission à l’autorité (mise en scène dans l’émission « la zone Xtreme » et commentée par Jean-Léon BEAUVOIS) et celle de Ron Jones, qui a inspiré le film « La Vague ». A titre personnel, j’ai aussi lu Orwell et Huxley, qui ont respectivement écrit « 1984 » et « Le meilleur des mondes ».

Je ne peux m’empêcher de rester sidérée, au sens clinique du terme, face à la violence que nous fait subir le Gouvernement Macron depuis 2020. En particulier depuis sa bascule autoritariste de l’été 2021, lorsqu’il a décidé d’imposer un Passe Sanitaire et une obligation vaccinale pour les personnels soignants, créant ainsi une division sociale et reléguant une partie de la société dans un statut de bouc émissaire. Je n’y ai tout d’abord pas cru. J’ai pensé, comme un bon nombre de mes collègues, que nous réintégrerions nos postes le 15 novembre, une fois cette petite crise d’autorité passée. Or, rien de cela ne s’est produit. Sans nous en rendre compte, nous avions basculé dans une folie collective, où des chiffres ont pris le pas sur la réalité et nos libertés. Il n’était pas question de personnes réellement malades, mais de cas positifs. Or, même parmi ces cas, il y avait des faux positifs. Alors quelle était la portée réelle de cette « pandémie » ?

Je n’ai jamais eu le Covid. Pourtant, j’ai été cas contact des milliers de fois. J’ai même fait en sorte d’essayer de l’attraper pour me permettre de réintégrer temporairement mon emploi, sans succès. Autour de moi, les personnes qui l’ont eu ont soit été asymptomatiques, soit ont présenté les symptômes d’un rhume ou d’une grippe classique. Finalement, personne n’a été réellement malade au point de devoir aller en réanimation. Y-compris des personnes considérées à risque par le Gouvernement.

J’ai également découvert que le Gouvernement avait organisé une forte incitation financière pour éviter que les professionnels de santé ne se rebellent. La même chose a été mise en place auprès de la population. Remboursement des actes (tests antigéniques/PCR ou vaccination) supérieur à un acte équivalent pour d’autres pathologies (vérifiable sur les tableaux de remboursement de la CPAM). Tout en sachant que dans les laboratoires, l’affluence massive de la demande a provoqué un déficit de compétences dans le traitement des résultats de ces tests, dont la fiabilité aurait dû être questionnée. Tout ceci a alimenté cette folie collective centrée sur des statistiques ou sur des chiffres, dans laquelle nous vivons depuis 2 ans.

Quant à l’argument selon lequel les non vaccinés seraient responsables de la surcharge des établissements de santé, n’oublions pas que cette situation de surcharge ne date pas d’hier et qu’elle s’aggrave d’année en année. En 2020 et 2021, j’ai travaillé dans un Centre de Rééducation privé qui avait réduit ses effectifs du fait des mesures sanitaires. Cet établissement a touché des aides gouvernementales et a même pu bénéficier temporairement du chômage partiel, alors que les unités Covid qui y avaient été créées n’ont pas servi. D’ailleurs, notre prime d’intéressement et de participation a été très forte ces années-là, malgré la baisse drastique de l’activité. Cela semble complètement improbable ! En échangeant avec mon entourage professionnel, j’ai même appris que certains hôpitaux et cliniques déguisaient les causes de décès, les décès qui étaient liés à d’autres pathologies étaient déclarés décès Covid. Cela leur aurait permis de gagner plus de financements.

Enfin, plus les jours passaient et plus le discours véhiculé par les médias m’apparaissait en décalage avec la réalité. Les mesures prises n’avaient pas de sens et la manière dont nous fonctionnions me donnait le sentiment d’être au cœur d’une psychose collective à grande échelle.

J’ai donc refusé de me faire vacciner. Je suis en pleine santé et je ne suis a priori pas vulnérable au regard des critères établis par les protocoles sanitaires du Gouvernement. Pourquoi donc accepter cette injection alors que ce vaccin n’a pas fait l’objet d’un protocole expérimental adapté, comme pour les autres vaccins ? A l’inverse, lorsqu’il a fallu me vacciner contre la coqueluche ou contre la grippe, peu de temps avant cette situation sanitaire, je l’ai fait. Je ne suis donc pas « antivax », je suis simplement sceptique face à ces injections qui ont été rendues obligatoires et face à la manière dont toute cette campagne de vaccination a été menée.

Cette situation fait du tort à ma vie personnelle au sens large. Même si j’ai la chance d’avoir des économies et de pouvoir garder mon toit, je suis malgré tout victime d’une décision complètement abjecte ! Injuste ! Violente ! Et je suis d’autant plus touchée par cette propagande de masse qu’elle a impacté ma vie familiale et ma vie sociale. C’est d’abord mon propre frère, puis deux couples d’amis qui se sont éloignés de nous, du fait de notre absence de vaccination. Après ce constat, j’ai décidé de ne plus en parler autour de moi et de laisser les gens croire que j’étais vaccinée (puisque pour eux c’était évident, vu mon métier). J’ai donc caché à beaucoup de gens ma situation de suspendue. Et je continue de le faire. Notamment parce que j’estime que ma situation vaccinale est d’ordre personnel et médical. Je n’ai donc pas à l’indiquer à mon entourage personnel ou professionnel. M’a-t-on déjà demandé si j’étais vaccinée contre la coqueluche, la grippe ou le tétanos pour aller travailler, aller au restaurant ou à la piscine ? Ou bien pour recevoir mes amis ? Jamais ! Et même concernant les vaccins obligatoires liés à l’activité en établissement de santé, jamais il n’aurait été question de suspendre un agent ou un salarié, du fait d’une absence de vaccination.

Longtemps j’ai eu HONTE. Honte d’être rejetée de la société. Honte d’avoir l’interdiction d’exercer et d’être limitée dans mes libertés, à la suite d’une décision totalement arbitraire. HONTE de m’imaginer face à l’un de mes patients, si j’avais dû me retrouver face à eux sur un autre emploi, en attendant de pouvoir retrouver mon métier. Je suis donc resté sidérée pendant ces neufs mois et je le suis toujours. Je végète au gré des revirements réglementaires. Je me traîne dans l’attente qu’un jour on m’autorise à retrouver le cours de ma vie. Combien de fois j’ai pensé : « Mais profites-en, tu as du temps ! ». Mais comment profiter quand vous savez que du jour au lendemain, on peut passer d’une décision à une autre sans préavis… Qu’on peut vous dire de revenir travailler en 15 jours, sans vous laisser le temps de vous retourner. Je n’arrivais donc pas à réorganiser ma vie. Et le vide laissé par la perte de mon emploi n’a jamais pu être comblé. Suspendus, le mot est bien choisi ! Nous sommes en suspens, nos vies sont en suspens, nous ne savons pas ce que nous allons devenir, licenciés ou réintégrés ? J’ai beaucoup de difficulté à me remettre de cette violence sociale et sociétale. La confiance que j’avais en mon employeur a été lourdement entachée par cette situation. Comment, alors que j’ai toujours été quelqu’un de volontaire dans mon travail, pouvait-on me suspendre ?

J’ai pris plus de 5 kilos depuis ma suspension. J’ai aussi de gros troubles du sommeil et je présente les symptômes d’un syndrome anxiodépressif. Je n’ai pas voulu en parler à mon médecin traitant parce j’ai perdu confiance en elle, depuis le sermon qu’elle m’a fait en août dernier, lorsque j’étais venue chercher son soutien pour ne pas avoir à subir cette vaccination imposée. Je n’en revenais pas de la voir perdre son sens clinique à ce point, au point de ne plus être capable de voir qu’une jeune femme de 30 ans, en pleine santé, n’était peut-être pas obligée de se soumettre à la vaccination. Et puis j’ai appris que le gouvernement avait exonéré les médecins de toute responsabilité en cas d’effets secondaires. Comment ont-ils pu accepter cela ? Milgram appelle cette dissolution de la responsabilité « l’état agentique ». Cet état agentique est à l’opposé des valeurs de la médecine et du serment d’Hippocrate. Comment ont-ils pu délaisser aussi facilement leurs valeurs déontologiques et éthiques ?

Il n’y a pas longtemps j’ai appris qu’un cabinet, qui embauche des psychologues pour des lignes d’écoute psychologique, avait été mandaté par le Gouvernement pour inciter les soignants résistants de Guadeloupe à se faire vacciner. Beaucoup de mes consœurs et confrères auraient refusé. C’est tout de même à l’opposé de la déontologie de notre métier !

DEONTOLOGIE ! C’est le mot qu’a utilisé Emmanuel MACRON lorsque la question de nous réintégrer lui a été posée. Il a expliqué que nous ne serions pas réintégrés tout de suite, par souci d’équité face à nos collègues, qui auraient fait « l’effort déontologique » de se faire vacciner. Comment ose-t-il parler de déontologie quand on sait que ce « vaccin » n’empêche ni la contamination, ni la transmission du virus ? Avec quelle audace peut-il parler de déontologie, alors que le gouvernement envoie des soignants vaccinés potentiellement porteurs et transmetteurs du virus, au contact des malades ? Comment peut-il parler de déontologie, alors qu’il a autant forcé les gens à se faire « vacciner » ? Certains de mes collègues ou de mes amis y sont allés en pleurant, d’autres sont revenus en me disant qu’ils avaient eu le sentiment d’avoir été violés. L’Etat n’a pas respecté la notion de consentement libre et éclairé, les médecins et les soignants qui ont participé à cette vaccination de masse n’ont pas respecté les fondements éthiques et déontologiques de leur profession. Il en va du respect de la dignité humaine. Je suis libre de disposer de mon corps, il m’appartient. Il n’appartient ni à la société, ni au Gouvernement, ni à la médecine. Et c’est à tous les soignants suspendus qu’il reproche de ne pas faire preuve de déontologie !

Ces décisions et toute la propagande qui les ont entourées ont eu de lourds impacts sur le plan humain. J’en veux aux femmes et aux hommes qui ont participé à ces décisions liberticides. J’en veux aussi à tous ceux qui ont laissé cette violence naître et grandir, sans jamais nous soutenir ! Je suis aussi inquiète : comment les personnes qui ont entretenu ce système délirant et qui l’ont alimenté depuis plus de deux ans, arriveront-elles à accepter d’avoir sombré dans cette folie collective ? Arriveront-elles à reconnaître la manipulation dont nous avons tous été victimes ? Arriveront-elles à reconnaître qu’elles ont participé à cette violence à l’égard de toutes les personnes suspendues ou non vaccinées ? Aurons-nous un jour une reconnaissance par l’Etat des dommages que nous avons subis durant toute cette période de suspension ? Une reconnaissance du préjudice financier et moral que cette situation a provoqué ?

J’ai l’espoir qu’un jour, lorsque la société sera prête, nous serons en mesure d’ouvrir les yeux sur tout ce qu’il s’est passé et que nous en tirerons des leçons. J’espère qu’un jour nous pourrons nous réveiller, comme dans l’ouvrage de Laurent GOUNELLE « Le Réveil ». Ou encore celui d’Ariane BILHERAN et de Vincent PAVAN « le Débat Interdit », ou bien celui de Laurent MUCCHIELLI « La Doxa du Covid ». Lorsque toutes ces personnes qui, comme moi, ont été taxées de complotistes parce qu’elles comprenaient que cette crise sanitaire était une bascule vers le totalitarisme, seront enfin écoutées. J’ai aussi relu quelques passages d’Hannah ARENDT et de Stéphane HESSEL. Ces écrits résonnent intensément aujourd’hui, face à la crise sociétale que nous traversons.

Vers quel monde allons-nous ? Quel monde pour demain, pour nos enfants ? Est-ce que cette crise est une transition vers un nouveau modèle social et sociétal ?

Espérons qu’une nouvelle page de la démocratie puisse s’écrire demain, pour que l’avenir de nos enfants soit plus positif que ce que nous avons vécu ces deux dernières années. En tous les cas, je trouvais important d’apporter mon témoignage aujourd’hui, pour NE PAS OUBLIER…

Je tiens à remercier toutes les personnes qui participent à faire la lumière sur nos situations : le collectif Les Essentiels, le collectif ReinfoCovid, le réalisateur Fabien MOINE… MERCI à vous, vous aussi vous avez subi la violence gouvernementale dans votre milieu professionnel. Alors MERCI de prendre soin de nous.

Et N’OUBLIONS JAMAIS qu’à partir de 2020, notre démocratie a chaviré…