Ils ont été effacés, mettons-les en lumière

Laurence

Infirmière (Lot-et-Garonne)

« On me refuse tous mes droits de citoyenne, je me sens de plus en plus prise à la gorge. »

Laurence a 60 ans, divorcée avec une fille encore partiellement à sa charge. Elle est infirmière DPE depuis plus de trente ans, dont 11 années en hôpital public. Bien qu’en arrêt maladie depuis mai 2021, elle a été suspendue et privée de ses indemnités journalières le 23 octobre 2021.

Dans mon établissement je n’ai entendu parler ni de contaminations ni de clusters. Agen est une ville de Province, nous n’étions pas dans le Grand Est, nous n’avons pas été débordés par cette épidémie. Nous avons eu une surcharge de travail, mais c’était déjà le cas avant et le Covid n’a fait qu’aggraver la situation. Ces heures supplémentaires, ce surcroît de travail, c’était surtout dû aux nouveaux protocoles et aux précautions que nous prenions pour ne pas propager le virus. Nous avons toujours respecté les règles d’hygiène qui protégeaient les patients, nous n’avons pas transmis le virus.

Je suis en arrêt maladie depuis mai 2021 et il n’était pas question d’obligation vaccinale à ce moment-là. Pourtant, pendant cet arrêt j’ai reçu plusieurs incitations à la vaccination de la part de mon centre hospitalier, finalement suivies d’une déclaration de suspension de mes indemnités journalières. Cette obligation vaccinale m’a été présentée comme une protection vis-à-vis des personnes fragiles, les patients… Mais des patients avec lesquels je ne suis pas en contact puisque je suis en arrêt maladie ! J’ai essayé de faire entendre raison à mon établissement, en leur écrivant d’abord, puis en portant plainte auprès du tribunal. J’ai assisté à l’audition, mais pour moi c’était un simulacre de procès, tout était entendu d’avance, le juge n’a fait qu’entériner les décisions gouvernementales et j’ai perdu.

Je vis une période très difficile, au bord de la dépression, je suis très affectée par l’indifférence des gens autour de moi. Mes relations avec les collègues qui ont choisi la vaccination ne sont plus les mêmes, il y a comme un écart entre nous, ils savent ce que je vis mais n’osent pas aller au fond du problème. Avec les gens vaccinés en général, Il est très difficile de communiquer, ils ne font pas du tout l’effort d’essayer de comprendre ceux qui ont refusé la vaccination. Je ressens une grande solitude, mais heureusement quelques personnes qui partagent mes opinions m’apportent leur soutien et leur réconfort. Cela est essentiel, même si nous avons peu de moyens pour agir.

Les raisons de mon refus de la vaccination ? Le vaccin est en phase d’expérimentation, je ne veux pas servir de cobaye, c’est mon droit. Il y a pas mal d’effets secondaires, très mal répertoriés. Je préfère attendre et voir sur plusieurs années quelles sont les vraies conséquences de ce vaccin, qui utilise une technique tout à fait nouvelle sur laquelle on n’a aucun recul. Je ne connais rien de ce vaccin et même certains scientifiques admettent qu’ils n‘en connaissent pas grand-chose. Je ne comprends pas que cette vaccination soit obligatoire alors qu’il est reconnu officiellement qu’elle n’empêche ni d’être contaminable ni d’être contaminant, que ce virus est très mutant, qu’il y a énormément de variants et qu’il y en aura d’autres ! Quel est l’intérêt d’un vaccin qui doit être répété tous les trois ou quatre mois ? Je ne suis pas convaincue, donc j’obéis au principe de précaution. Avant cette injonction nous avions une dizaine de lois protégeant notre intégrité physique. Il est interdit d’inoculer quelque traitement que ce soit sans l’accord du patient et sans la connaissance éclairée. Cette connaissance éclairée, elle est très difficile à obtenir puisque nos gouvernants ont décidé que le vaccin était la seule bonne solution. Je serais davantage favorable à un traitement mais je constate aussi qu’ils rejettent tous les traitements possibles. Aucune vaccination n‘a été rendue obligatoire en si peu de temps ; pour le Tétanos par exemple cela a pris 8 ans. Ce sont des arguments de bon sens, qui n’ont rien à voir avec une posture « complotiste ».

Je suis sans salaire ni indemnités journalières depuis le 23 octobre 2021. Toujours en arrêt maladie, je souffre d’une myopathie qu’ici on ne sait pas soigner et je dois attendre le printemps pour un rendez-vous avec un spécialiste à Bordeaux, qui pourra peut-être poser un diagnostic et me prescrire un traitement.

Je n’ai plus de ressources financières, je mise sur la solidarité et sur mes petites économies. On me refuse tous mes droits de citoyenne, je me sens de plus en plus prise à la gorge.

L’avenir me parait morose, à moins que les médias relatent enfin ce qu’il se passe réellement.

Etant donné la maltraitance que j’ai subie, j’irai trouver ailleurs d’autres moyens de subsistance. Je ne vois pas de solutions pour l’instant, si ce n’est changer de métier. Mais changer de métier, encore faut-il pour cela que je retrouve mon état de santé…

Témoignage recueilli en janvier 2022