Ils ont été effacés, mettons-les en lumière

Jean-Luc

Agent à domicile (Drôme)

« J’ai reçu dans la même enveloppe ma lettre de suspension et un courrier me félicitant pour mon implication exemplaire pendant la crise sanitaire. »

Jean-Luc a 55 ans, il est marié, père de 3 enfants de 19 à 25 ans. Il travaillait depuis plusieurs années pour l’ADMR (Aide à Domicile en Milieu Rural) auprès de personnes vulnérables bénéficiaires. Il est suspendu sans salaire ni droit depuis le 15 septembre 2021. Il survit grâce à un autre travail qu’il exerçait parallèlement et aux revenus de son épouse, enseignante.

J’ai reçu dans la même enveloppe ma lettre de suspension et un courrier me félicitant pour mon implication exemplaire, sans faille, dans des conditions très difficiles, pendant la crise sanitaire. Suspendu sans aucun revenu, je dois quand même de l’argent à mon employeur car les cotisations obligatoires à la mutuelle de l’entreprise me sont toujours facturées. Décidément drôles de méthodes !

L’avenir, je le vois compromis. Comment envisager de reprendre un jour le travail après cette trahison ? Comment pardonner à ceux qui ont accepté de conditionner toutes mes qualités humaines à une simple injection ?

J’ai de suite refusé l’injection forcée parce que j’avais des doutes sur la fiabilité d’un produit mis au point trop vite. Le taux de protection annoncé était trop beau pour ne pas être suspect. Il y avait trop d’inconnues et de non-dits. J’ai repensé à la « pandémie mondiale » de grippe H1N1 en 2009-2010. Une peur panique, mais seulement 312 morts France. Bilan : un coût de plusieurs milliards d’euros dépensés en vaccins et en Tamiflu, les millions de doses inutilisées ont été refourguées aux pays pauvres, et les profits des labos ont été colossaux ! Alors non, je ne suis pas membre d’une secte, je me permets juste d’avoir un avis et d’exercer mon droit au consentement libre et éclairé.

A partir du 15 septembre 2021 ma vie a pris un tournant, je deviens peu à peu un hors-la-loi et mes employeurs des contrôleurs, risquant aussi des amendes s’ils ne collaborent pour appliquer l’obligation vaccinale. C’est déjà un petit aperçu de l’enfer promis !

On nous dit d’« assumer » notre choix. Comme s’il s’agissait d’un vrai choix !

Ma fille, en 4ème année de médecine, a été injectée de force. Je partage son immense détresse. Elle a du se plier aux injonctions autoritaires de ministère de la santé et de son université. Quel choix !

Mon fils aîné, non injecté, a perdu son job dans la restauration, qui finançait ses études, parce que son employeur avait l’obligation de faire injecter son personnel. Pour réaliser son film de soutenance il a dû modifier à plusieurs reprises son projet et se plier aux injonctions changeantes au grès des politiques sanitaires. Il a été interdit d’accès sur bien des lieux et interdit de tournage à plusieurs reprises, face à des murs d’autoritarisme aveugle et d’intolérances rigides. Risquant de ne pas pouvoir finaliser son Master Cinéma, il a dû négocier avec le directeur et sa hiérarchie pour finalement obtenir son diplôme.

« Il vous faut assumer jusqu’au bout » a rétorqué un médecin à ma femme, malade du Covid, en refusant de la soigner alors qu’elle avait pris rendez-vous. Professeur des écoles, elle était volontaire pour encadrer les enfants des personnels soignants, mettant en place le très lourd protocole sanitaire scolaire et suppléant à l’absence du directeur et de nombreux collègues, malades, ou qui exerçaient leur droit de retrait Covid-19. Quelle considération ! Quelles peuvent bien être les motivations d’un médecin qui, au mépris de la loi et des règles élémentaires de vigilance sanitaire, refuse de soigner et se permet de nous juger et de nous condamner ?

Du jamais-vu ! L’ordre des médecins ose traquer des soignants qui ont pris en charge des patients malades du Covid, en dehors du protocole sanitaire dicté par la politique du gouvernement.

Aberrant ! La CNIL a autorisé le fichage des non-vaccinés, tout en prétextant que la vaccination n’était pas obligatoire.

Consternant ! L’état d’urgence et de guerre sanitaire est dirigé par un conseil de défense opaque, lui-même conseillé par un cabinet privé américain aux ambitions démesurées et corrompu.

Honteux ! Nos plus jeunes enfants sont malmenés, culpabilisés par des clips odieux, écœurants de promotion vaccinale. Non, nos enfants ne sont pas responsables de la mort de leurs grands-parents. La maltraitance de nos enfants et de nos aînés devrait tous nous révolter.

Avec la loi du 5 août, pour certains soignants c’est la vie qui prend fin, ou qui bascule dans l’horreur. Privés de salaire, privés de travail, privés de vie sociale, privés d’études, privés de diplôme car impossible à valider, privés de reconnaissance institutionnelle, lâchés par les ARS, trahis par leurs directions, stigmatisés, dénigrés, traités d’irresponsables, de sous-citoyens qu’il faut emmerder jusqu’au bout, leur vie, comme promis dans les médias, est devenue un enfer.

Non, l’enfer n’est pas un choix. C’est l’intime conviction qui nous guide. C’est la certitude qu’il se passe quelque chose de grave au niveau de nos libertés et de nos soins de santé.

La santé mentale de nombreux soignants est en jeu. Comment ne pas craquer quand nous sommes montrés du doigt, stigmatisés, soumis à une pression hiérarchique et sociale inhumaine ? Certains sont en arrêt-maladie, démissionnent, partent à l’étranger, quand d’autres subissent la vaccination forcée pour conserver leurs moyens de subsistance. Le plus dur, c’est d’être rejeté. À partir du moment où je n’accepte pas la politique imposée par le gouvernement, je ne suis plus rien.

C’est d’une violence inouïe au nom d’idéologies politiques, d’intérêts commerciaux ou maffieux. Quelle humiliation ! Quel gâchis ! Quelle horreur ! Alors l’idée de cercles de paroles est née pour éviter les drames. J’ai rejoint le Collectif de soignants suspendus Collectif UNIS 26/07 où la solidarité fait battre nos cœurs.
Non, il n’est pas normal de trouver normal de résumer les compétences des soignants à leur statut vaccinal. Il n’est pas normal de les empêcher de mettre leurs compétences au service des autres à cause d’une décision politique.

Les policiers et enseignants, qui sont aussi au contact du public, ne sont pas soumis à l’obligation vaccinale.

Dans leurs corps de métiers, ces non-vaccinés ne sont pas systématiquement discriminés par leur hiérarchie.
Ils ne sont pas montrés du doigt.
Ils ne sont pas accusés d’être à l’origine de la propagation de l’épidémie.
Ils ne sont pas accusés d’être la cause de nombreux morts, d’être inconscients, irresponsables.
Ils ne sont pas considérés comme des sous-citoyens, mis en marge de la société et que l’on a le droit d’« emmerder ».
Ils ont encore des droits, ils ont encore du travail, un salaire et leur dignité.

Les soignants non vaccinés, non !

Il est urgent de retrouver un peu de raison. Il est urgent de PANSER par soi-même, avec ou sans masque tricoté, avec ou sans blouse en sacs poubelles, avec ou sans les nombreuses piqures autoritaires. La soumission volontaire de nos corps est le pire des traitements infligés à l’âme privée de sa liberté de penser.

Unissons-nous, aimons-nous, aidons-nous.

Témoignage recueilli en août 2022