Aïcha
Infirmière (Lot-et-Garonne)
« Quand ils avaient besoin de nous on était là, en première ligne. Après, on n’a eu aucun soutien. »
Aïcha a 50 ans, elle vit seule avec sa fille. Elle exerce depuis une quinzaine d’années. Suspendue au 15 septembre 2021, elle est aujourd’hui en recherche d’emploi.
Avant la crise sanitaire, déjà, ou la pseudo crise sanitaire… les conditions de travail étaient assez difficiles. On manquait de personnel, on manquait de matériel, on manquait de tout. Et en plus, pendant la crise il n’y avait pas de masques, pas de chemises, rien. Il fallait travailler à la limite de nos forces, avec des infos qui venaient de partout, qui changeaient au jour le jour, on ne savait pas trop qui écouter, on était perdu là-dedans.
J’étais infirmière dans un service de gériatrie. A moi seule j’avais la charge de 90 personnes âgées, et en plus de ça il fallait gérer les équipes soignantes. C’était… je ne sais pas comment je pourrais qualifier ça, je ne trouve pas de mots, on n’avait aucune aide. Mais voilà, on y est quand même allé, et on travaillait avec la peur au ventre, parce qu’on ne savait pas si on allait être contaminé, et si après on allait contaminer nos familles. Moi, personnellement, contaminer ma pupuce… Et après recontaminer aussi d’autres personnes. On ne savait pas trop quoi.
Quand ils avaient besoin de nous on était là, en première ligne. On m’a appelée n’importe quand, je lâchais tout pour ne pas mettre les collègues en difficulté. Et après on n’a reçu aucun soutien, ils nous ont mis le couteau sous la gorge, c’était se faire vacciner ou sinon pas de travail !
La suspension, mes collègues soignants comme moi on l’a vécue très difficilement. On nous a fait beaucoup de mal.
Je ne suis pas contre les vaccins, j’ai tous les vaccins pour pouvoir travailler, sauf celui-là ; parce que quand même ce sont des injections à base d’ARN messager, encore au stade d’expérimentation clinique ! Et on les impose comme ça, à tout le monde, et en pleine pandémie ? Avec tous les effets secondaires qu’ils provoquent ? Et là, actuellement, on découvre que ce soit-disant vaccin, l’injection, ça ne protège même pas contre la contamination ! Vacciné ou non vacciné, c’est la même chose, on a la même charge virale.
Plusieurs scientifiques avaient alerté sur tout ça, mais on ne nous a pas donné le droit de questionner les décisions gouvernementales. Moi j’ai pris le droit de m’interroger, de peser le pour et le contre, le bénéfice risque, et pour moi en tous les cas, je ne suis pas sûre que ce vaccin me protège.
Et les traitements ? Ils disent qu’il n’en existe pas, mais des médecins affirment qu’ils soignent avec l’Ivermectine, l’Azithromycine, l’Hydroxychloroquine, etc… Ces médecins sont recadrés, ils n’ont pas le droit de prescrire. La seule consigne c’est de rester chez soi et de prendre du Doliprane. Moi, j’aurais préféré prendre un de ces traitements, ou un vaccin classique, à l’ancienne, mais pas un « vaccin » à ARN messager. Je ne suis pas partante pour tester un produit nouveau.
Et donc je n’ai pas franchi le pas, je ne me suis pas fait vacciner.
On n’a eu aucune aide, au contraire, la hiérarchie met des bâtons dans les roues à tous les soignants suspendus. Par exemple, les personnes en CDD qui ont essayé de négocier une fin de contrat, ou une rupture à l’amiable, ont eu un refus. Dans certains cas Pôle Emploi a considéré que c’était une démission et a bloqué l’Allocation de Retour à l’Emploi. Les soignants qui ont saisi le tribunal n’ont pas eu gain de cause. Les employeurs s’abritent derrière la loi.
Ils nous ont fait du mal et ils continuent à nous en faire, et pourtant l’hôpital est défaillant ! C’est de la maltraitance, maltraitance du personnel, maltraitance des patients. Mais avec mes collègues, vaccinés ou non vaccinés, il n’y a pas de différences entre nous. On se soutient mutuellement parce que beaucoup l’ont fait contraints et forcés.
L’avenir, je ne le vois pas clair. Aujourd’hui je suis suspendue et en recherche de travail. J’envisage une reconversion professionnelle dans le domaine de la coiffure, mais c’est malheureux quand on sait qu’ils massacrent l’hôpital, qu’ils massacrent les soignants, alors qu’il faut soigner les gens.
C’est cruel ce qu’il arrive actuellement, c’est d’une cruauté monstrueuse.
Témoignage recueilli en janvier 2022