Ils ont été effacés, mettons-les en lumière

Agnès

Monitrice-éducatrice (Essonne)

« Il y a une vraie propagande. On ne peut pas enterrer les institutions, la liberté, l’égalité... »

Agnès a 45 ans, elle vit avec sa fille de 20 ans, qu’elle a élevée seule et qui travaille aujourd’hui. Elle exerce dans un IME privée (Institut Médico-Educatif) depuis 14 ans. En arrêt de travail depuis le mois de septembre 2021, elle a finalement obtenu une rupture conventionnelle.

Je crois que depuis l’âge de 18 ans, j’avais vraiment la « fibre sociale » ; la communication, l’empathie, ce sont des choses qui me parlent. A 25 ans, après la naissance de ma fille, j’ai fait un bilan sur ma vie professionnelle et à travers Pôle-Emploi j’ai découvert ce métier : Monitrice-Educatrice. J’étais au chômage, j’ai repris mes études et en même temps j’élevais ma fille. N’ayant droit à aucune aide financière, j’ai dû beaucoup investir personnellement dans cette formation.

Il y 14 ans, je suis entrée dans cette IME où je m’occupais de jeunes déficients intellectuels et/ou avec troubles associés. Ils étaient âgés de 6 à 21 ans, en externat, avec une prise en charge globale. J’ai beaucoup appris auprès d’eux et de l’équipe pluridisciplinaire. J’ai rencontré des gens extraordinaires, qui ont su me donner le goût de ce métier, l’accompagnement dans le champ du handicap. J’ai adoré… Jusqu’en septembre 2021, où j’ai dû faire un choix parce que l’obligation vaccinale est tombée.

Pendant le 1er confinement, en mars 2020, nous étions considérés comme soignants, nous les éducateurs auprès de personnes vulnérables. Du coup, sur une équipe de 30 personnes nous n’étions plus que 10 à travailler. Les autres étaient soit immunodéprimés, soit porteurs de pathologies qui les obligeaient à s’isoler. Il ne fallait pas prendre de risque avec les personnes susceptibles d’avoir le Covid. Résultat, l’IME ne pouvait plus accueillir les jeunes handicapés. Nous avons dû modifier nos pratiques, faire du télétravail, envoyer des supports, aller à domicile, tout en restant présents dans l’établissement quelques jours par semaine. Je me suis investie à fond parce que les jeunes étaient en souffrance, ils n’avaient plus leur structure, ils restaient à la maison. Il y avait vraiment besoin de maintenir du lien, que ce soit par téléphone, par support, par des visites à domicile, ou bien en les rencontrant à l’extérieur. Oui, on a fait beaucoup de choses.

Après le confinement, les jeunes sont progressivement revenus, mais avec des jauges réduites. Dans les IME ce sont des groupes de vie de 10 ou 12 enfants qui fonctionnent avec 2 ou 3 éducatrices. Mais après la réorganisation, les jeunes se retrouvaient avec d’autres jeunes qui n’étaient pas de leur groupe habituel ; moi-même je me suis retrouvée avec des jeunes que je connaissais peu. On sait bien que ces jeunes handicapés ne peuvent pas respecter les distances comme on voulait nous l’imposer, et ce port du masque. Ils n’allaient vraiment pas bien. Les projets et l’accompagnement individualisé ont été très mal menés. Sans compter qu’il fallait se réorganiser toutes les 2 ou 3 semaines et qu’on ne pouvait compter que sur une partie de l’équipe, car tout le monde n’est pas revenu immédiatement. Cela a créé des tensions entre nous, d’un côté ceux qui avaient investi énormément de leur temps, de leur personne et les autres qui, en arrêt maladie, ne se souciaient pas trop de ce qu’il se passait.

Les vacances à l’IME ont commencé le 9 juillet, l’annonce de Macron sur l’obligation vaccinale est donc tombée pendant cette période, où nous étions tous absents. Avec mes collègues, nous ne nous sommes retrouvés que fin août. Quelques-uns s’étaient déjà fait vacciner au début du printemps, et même si cela planait un peu au-dessus de nos têtes, j’ai vraiment été sidérée, je ne m’attendais pas à ça. Je n’en croyais pas mes yeux quand j’ai vu ce Monsieur, avec la tour Eiffel derrière lui, nous annoncer l’obligation vaccinale pour les soignants. Ça alors ! On s’était beaucoup investi, on avait travaillé pendant 1 an ½, en prenant des risques ! Je ne suis pas soignante à l’hôpital, mais j’ai applaudi les soignants, je les ai soutenus. Tout le monde m’avait dit « ça nous pend au nez ».

J’ai milité contre les discriminations par rapport à la présentation des QR codes, par rapport aux masques… mais les gens faisaient comme si de rien n’était.

J’ai consulté un médecin-psychiatre et j’ai été mise en arrêt maladie pour troubles anxieux. Cela m’a permis de vivre, d’avoir des revenus et d’élever ma fille. Pendant cette période j’ai rencontré des gens formidables, des gens opposés à ces obligations absurdes, discriminantes et illégales, des gens qui m’ont aidée à sortir de mon isolement. Ces rencontres ont été très importantes et m’ont conduite à me projeter vers autre chose. Je suis toujours en arrêt maladie, mais aujourd’hui je veux tourner la page et sortir de cette situation dans laquelle je suis bloquée. Je viens d’obtenir une rupture conventionnelle de contrat avec l’association qui m’employait. Ça me donne droit au chômage, je vais prendre le temps de réfléchir, faire un bilan de compétences et chercher s’il y a des formations qui me permettent de continuer dans l’accompagnement. J’aime mon métier, je ne veux pas en changer, mais puisque le médico-social m’est interdit, j’aimerais bien travailler dans la réinsertion ou la protection des majeurs vulnérables.

Je suis libre, je refuse la vaccination ! J’ai aussi une famille qui partage mes idées et qui me soutient. Je ne sais pas ce qu’il y a dans ces pseudo-vaccins. Je pense qu’il y a des questions politiques et financières derrière tout ça. Je m’informe, autrement que par les médias d’Etat. Je les regarde tout de même un peu pour comparer, je pense qu’il y a une vraie propagande. On ne peut pas enterrer les institutions, la liberté, l’égalité entre les gens. Toutes les semaines il y a quelque chose qui change, il y a beaucoup de mensonges. La pharmacovigilance, l’éthique, la morale, rien n’est respecté. Tous ces produits sont encore en phase de tests et quand on se réinforme on voit bien qu’il y a des effets secondaires.

Ce sont tous ces aspects qui ont fait qu’il n’était pas du tout envisageable pour moi de me faire « vacciner ».