Ils ont été effacés, mettons-les en lumière

Olivier

Animateur culturel (Côtes d’Armor)

« Je savais que pour faire de l’argent la vie humaine n’a pas d’intérêt, elle ne compte pas. »

Olivier a 51 ans, il vit seul. Animateur culturel pendant 17 ans, il a quitté la fonction publique territoriale en 2022 et s’est reconverti dans le massage bien-être.

En 2020 j’étais responsable du Service Animation et Vie Associative à Saint-Quay-Portrieux. Au tout début de la pandémie, j’ai vu passer les décrets d’application sur les mesures Covid. En tant qu’organisateur de manifestations culturelles je devais transmettre ces informations aux associations. La préfecture nous adressait, deux, voire trois décrets dans la même semaine, il y avait quelque chose de fou dans cette machine administrative, une peur complètement irraisonnée qui au final m’inquiétait bien plus que tout le reste.

Lors du premier confinement, il faisait beau et c’était un peu comme des vacances. Cela a bien changé lors du second confinement, en fin d’année on commençait déjà à parler de vaccin. A cette époque, j’ai quitté mon poste pour rejoindre Uzel près l’Oust où je suis devenu responsable du centre culturel Kastell d’Ö. J’étais l’unique fonctionnaire de ce petit établissement, qui organisait une douzaine de spectacles dans l’année en milieu rural.

Mais est arrivé le pass sanitaire et la mise en place des mesures : distanciation sociale, port du masque, comptage des jauges sur des surfaces dédiées, barrières… C’était un enfer pour tout le monde, extrêmement barbant à mettre en place et parfois il fallait annuler pour cause de confinement ou bien, tout simplement parce que ça n’était pas réalisable. Côté manifestation culturelle c’était très pénible. Quand on fait de l’animation estivale ou de l’événementiel culturel, c’est pour que les gens passent du bon temps et là ça perdait tout intérêt. J’ai été assez surpris que l’envie de se rassembler, de se voir malgré tout soit plus importante pour les gens que les contraintes. J’ai eu du mal à comprendre. Tout cela ne faisait que rendre insupportable mon travail, que j’aimais de moins en moins.

J’avais dû dire à deux personnes au cours d’un concert dans une église que je ne m’étais pas fait vacciner. Cela a mis le maire dans l’embarras et il est devenu très coercitif envers moi. Je venais à peine d’arriver mais j’ai vite compris que ça ne pourrait pas durer. Cela a été une période de lutte, de conflit, conviction contre conviction.

Il y avait ces personnes, qui n’ayant une seule source d’information se faisaient vacciner en pensant bien faire, mettre fin à la pandémie… Je trouvais cela assez effrayant. Je voyais bien aussi que le monde culturel qui m’entourait n’avait aucune conscience critique par rapport aux événements que l’on vivait. Certains responsables de centres culturels ont tenu des propos incroyables, disant qu’une personne non vaccinée était hors système et qu’il était donc normal qu’elle n’accède ni à la culture, ni aux spectacles. La folie avait profondément pris la place du raisonnable. C’est à partir de ce moment-là que j’ai rejoint chaque samedi les manifestations contre le pass sanitaire et c’est au cours de ces manifestations que j’ai fait la connaissance de nombreux soignants qui, comme moi, refusaient la vaccination. Je me débrouillais en faisant des autotests en pharmacie afin d’avoir ce fameux pass et de pouvoir accueillir les spectacles. Et puis le pass sanitaire est devenu le pass vaccinal, j’allais me retrouver coincé, sans pouvoir travailler. Mais la chance m’a souri… J’ai attrapé le Covid ! J’ai ainsi pu continuer à travailler avec un certificat de rétablissement.

J’ai fait des études de sociologie, je savais que notre monde occidental est gouverné par des intérêts financiers obscurs ; déjà les deux guerres mondiales étaient une affaire d’argent, il y a eu beaucoup de financement des Rothschild à l’époque. Je savais que pour faire de l’argent la vie humaine n’a pas d’intérêt, elle ne compte pas, mais c’est surtout le scénario qui m’a alerté. En tant que professionnel de la culture je suis un spécialiste du récit, et là le récit ne tenait pas debout. En décembre 2019 on apprenait la venue de cette pandémie, en mars 2020 c’est-à-dire trois mois après, on entendait déjà poindre la notion de vaccin, c’était trop rapide, extrêmement trop rapide… et en septembre 2020, moins d’un an après l’apparition de la pandémie, il y avait un vaccin. C’est vraiment la gestion de la pandémie qui m’a mis la puce à l’oreille, ce n’était pas plausible, je ne croyais pas au scénario, les ficelles étaient trop grosses.

Je ne me reconnaissais pas dans cette folie administrative et normative. Je voyais que les élus n’avaient qu’un seul souci, comme d’habitude, leur propre intérêt et leur réélection. Il n’y avait aucun discours divergent, aucun esprit critique, aucun dialogue possible. En France on interdisait aux médecins libéraux de soigner et en même temps on apprenait qu’en Suède il n’y avait pas de confinement, pas de masque, pas de campagne de vaccination. J’avais connaissance des propos du Pr Montagnier sur les coronavirus qui ne se soignent pas avec des vaccins. J’avais également entendu le Pr Raoult à propos des traitements possibles et je ne voulais pas me faire vacciner. Tout cela m’a conduit, en mars 2022, à quitter la fonction publique territoriale à laquelle j’appartenais depuis 17 ans. J’ai eu la chance de pouvoir négocier une rupture conventionnelle et je dois être un des rares à l’avoir obtenue.

Cette période 2020-2022 a été très difficile, tant au niveau professionnel que personnel. Ne pas pouvoir sortir, si ce n’est dans un lieu alternatif qui faisait un peu AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) et qui me permettait de prendre un bol d’air tous les jeudis soir. Mais pendant presque deux ans, entre les confinements et le pass j’ai eu l’impression d’être en prison ; une prison ouverte, mais quand même une prison. Ça a totalement détruit ma vie sociale et je crois que ça a même changé profondément qui j’étais. Il y a eu un processus de transformation intérieure profond parce que… à un moment donné je ne fréquentais que des non-vaccinés et un fossé s’est creusé avec les vaccinés, hormis les plus proches, famille ou amis. Il est arrivé un moment où je ne voulais plus aller au spectacle alors que c’était mon milieu. Je n’ai plus voulu y aller et je ne veux toujours pas mettre un euro dans une salle de spectacles.

J’attends des excuses de tout le milieu culturel. La plupart des artistes étaient unanimes pour condamner les gens qui ne se vaccinaient pas, suivant leur propre logique : s’il n’y avait pas le pass sanitaire, ils ne vivaient plus. En fait, ils pensaient surtout à la précarité de leur situation, alors qu’il y avait bien plus précaire qu’eux pendant cette crise. Le monde du spectacle s’est laissé emporter à la fois par une sorte de bien-pensance, ce qui est habituel, mais surtout par une victimisation. Quand on a parlé des Inessentiels, ils l’ont pris pour eux, ils se sont victimisés et sont devenus des bourreaux. C’est tout de même étonnant de la part de gens qui se font applaudir sur scène et dont certes, on admire les qualités artistiques, mais une qualité artistique ce n’est pas une conscience… Dans le milieu enseignant c’est exactement la même chose. Tout cela est incompréhensible. Mais alors que chez les « cultureux » c’est l’ego artistique qui l’a emporté, chez les enseignants c’est l’impossibilité de remettre en question l’idée de la majorité. C’est typique de l’enseignant qui se définit par une incapacité à avoir tort.

C’est au cours d’une manifestation anti-pass que j’ai rencontré une personne qui pratiquait le massage bien-être. C’est quelque chose que je voulais faire dans les années 2000 et là, ça a été le déclic. Après ma démission je me suis inscrit dans une école de Saint-Brieuc pour suivre cette formation et je l’ai terminée en juillet 2023. Je me suis installé à mon compte, j’ai ouvert mon cabinet de relaxation, certain que ce nouveau métier me plairait. En fait il me passionne et je m’investis maintenant dans la médecine traditionnelle chinoise, le reboutement, toutes les formes de soins non conventionnels qui permettent d’une certaine manière une forme de résilience.

C’est une belle histoire. Aujourd’hui mon réseau d’amis est essentiellement constitué de personnes ayant refusé l’injection. On est solidaires et on s’interroge sur le devenir psychique des personnes vaccinées. Cela nous interpelle parce que, outre les effets secondaires visibles, il y a ce déni, cette dissonance cognitive… Ce qui me frappe le plus aujourd’hui, c’est que je trouve ces personnes moins heureuses, moins spontanées, moins inspirées, moins vivantes !

J’ai pris position, je le fais toujours, et c’est l’attitude des personnes vaccinées qui refusent de reconnaître ce que nous avons subi qui m’a incité à témoigner. J’ai refusé la vaccination, je le revendique, je sais qu’on a eu raison et qu’un jour la vérité éclatera.

Témoignage recueilli en juin 2024