Ils ont été effacés, mettons-les en lumière

Cindy

Infirmière (Corse du Sud)

« J'ai souhaité témoigner ici pour continuer à dire tout haut ce que certains voudraient taire. »

Cindy a 44 ans, elle est célibataire et sans enfants. Infirmière remplaçante d’IDEL, elle a exercé 10 ans dans différents services (hospitalier, santé au travail et à domicile). Elle a aussi été auto entrepreneuse comme praticienne Reiki et masseuse énergéticienne, et elle est également sapeur-pompier volontaire. Injectée une fois, elle a été victime d’effets indésirables et a refusé les autres injections. Suspendue 5 mois, puis réintégrée, elle a fini par démissionner en février 2024.

La primo injection Pfizer m’a déclenché des acouphènes bilatéraux. Ensuite, j’ai su prioriser ma santé au détriment de mon métier d’infirmière.

J’ai été considérée comme une menteuse auprès du corps médical, une irresponsable aux yeux de certaines personnes. Ce fut une épreuve désapprouvée par mon directeur. La loi l’exigeait, j’ai été suspendue cinq mois. Une punition ressentie avec beaucoup d’injustice et d’incompréhension, avec cette perte de la santé.

Grâce à un médecin qui a bien voulu m’écouter, j’ai réintégré mon service. Ce fut aussi une épreuve difficile. J’ai eu la chance d’avoir rencontré Serge, maraîcher, au cœur de raison et de justice. Il était outré de ma situation, il m’avait embauchée pour l’été. J’ai dû quitter ce poste en pleine saison pour réintégrer le service sans attendre, alors qu’il n’y avait aucune urgence, sans doute pour me prouver une fois de plus que je n’étais pas décisionnaire. Une collègue d’un autre centre s’était proposée de m’informer des évolutions intervenues pendant mon absence, de m’accompagner pour une reprise optimale et constructive. Cette proposition aurait facilité mon retour. Elle a été déclinée par le médecin coordinateur. Seule à mon centre, sans activité car en pleine période de vacances estivales, il y avait de quoi broyer du noir. Et de penser… Ce qui m’était le plus insupportable était finalement l’impression d’avoir eu un privilège par rapport à d’autres victimes. Pourtant, j’avais légitimement ma place. Je vis mal encore aujourd’hui cette injustice, avec mes acouphènes. J’ai démissionné le jeudi 29 février 2024.

J’aimais mon métier, à présent j’émets des doutes sur la qualité et l’objectif de certains corps médicaux. J’ai souhaité témoigner ici pour continuer à dire tout haut ce que certains voudraient taire.

J’étais infirmière à domicile, salariée en Suisse où J’ai vécu le Covid. Au départ, nous étions tous dans l’inconnu. Il m’arrivait de me changer dans la voiture si je soupçonnais qu’un patient était potentiellement contaminé par le Covid. Nous faisions notre maximum pour préserver nos patients. Nous proposions aux familles de faire les courses pour leurs proches s’ils n’étaient pas en mesure de les faire, nous passions des appels téléphoniques aux patients isolés pour s’assurer qu’ils aillent bien. Aussi, nous prenions le temps d’aller devant leur domicile les saluer, ce qui leur remontait le moral. Nous ne rentions pas pour limiter les contacts. L’association avait aussi organisé un service de dépistage au centre au bénéfice des citoyens. Nous faisions des roulements entre soignants volontaires. Quelle était celle maladie ? Cette épidémie mondiale ? Où est-ce que cela allait nous conduire ? Nous étions sur tous les fronts.

Et puis il était temps de revenir en France pour enfin donner la priorité à la concrétisation de mon projet de maternité comme mère célibataire. Je voulais être suivie en France pour les traitements et ma grossesse. J’ai emménagé en Corse au mois de février 2021. Dans un premier temps, j’ai intégré un service dans un hôpital pendant deux mois. Le système hospitalier ne me convenait pas. Au mois d’avril 2021, j’ai été retenue pour un poste d’infirmière de santé au travail. Les horaires de bureau coïncidaient parfaitement avec mon desiderata d’être mère. J’ai suivi une formation sur six mois. Mon travail consistait à suivre les salariés en inter-entreprises, sans avoir à donner des soins.

Puis l’obligation vaccinale est tombée. Si j’avais eu cette information avant de déménager, je serais restée en Suisse. Mais là, j’avais engagé un changement de vie complet, avec un déménagement qui avait m’occasionné des frais. Ce désir d’être mère était au-delà de tous mes souhaits. C’était vraiment mon projet de vie.

Pour garder mon poste de travail et aller de l’avant, je n’avais pas d’autre choix. J’ai attendu le dernier moment pour une première injection. Après coup, je pense que j’aurais dû faire autrement. Si mon mental avait eu un peu de temps pour se poser et prendre de bonnes décisions, j’aurais agi autrement. Mais, ce poste me permettait de me stabiliser et d’assumer seule un enfant.

J’ai reçu l’injection le 14 juillet 2021, en même temps que les feux d’artifice. Les effets secondaires ont apparu dans les 24h. Le 15 juillet, j’ai mangé avec un ami à Ajaccio. Il y a une heure et demi de route entre Ajaccio et Sartène. Sur le chemin du retour, un mal de tête m’a pris subitement. J’avais vraiment de grandes difficultés à me concentrer et à conduire. Je me suis arrêtée plusieurs fois en bordure de route. C’était vraiment le calvaire. J’ai eu une fièvre incroyable, je n’étais vraiment pas bien. A mon réveil le 16 juillet, j’ai entendu ces bourdonnements aigus incessants : des acouphènes des deux côtés, puis l’absence de mes menstruations pendant trois mois. J’ai fait les signalements auprès de ma direction, deux déclarations à la pharmacovigilance, à mon médecin généraliste, à un ORL.

Et là, le parcours du combattant a commencé. J’ai consulté des médecins, bien que les acouphènes soient difficilement soignables. J’y suis allée d’une façon tout à fait innocente, en racontant simplement les choses : « Je me suis fait vacciner le 14 juillet, le 15 au soir j’ai eu une forte fièvre. Je n’étais vraiment pas bien, le 16 au matin je me suis réveillée avec des acouphènes, et voilà aussi ce qu’il s’est passé pour mon cycle menstruel… » Le médecin généraliste, l’ORL, tous m’ont dit que c’était impossible qu’il y ait des effets indésirables avec ce vaccin. J’ai pu lire la gêne chez certains médecins et l’indignation auprès des autres. Mes paroles étaient mises en doute : « Vous êtes sûre, vous n’êtes pas allée à un concert ? Vous n’étiez pas proche d’un baffle ? », selon mon directeur. J’étais complotiste, sans savoir ce que cela voulait dire !

J’avais l’impression de marcher sur la tête. Tout était incohérent. Ma requête était simple, me soigner sans émettre de jugement. Je leur disais : « J’ai des problèmes de santé que je cherche à comprendre, à régler, et pour vous, je suis une menteuse, une complotiste ? Vous ne voulez rien faire pour moi ? Que vais-je faire ? » Je ne savais pas du tout. J’étais vraiment choquée, indignée. J’ai pris un vrai coup de massue, l’incompréhension totale… Je me vaccine pour garder mon boulot, maintenant je suis seule, sans soins, avec mes problèmes de santé. Et qu’en est-il du suivi de pharmacovigilance ?

Heureusement j’ai rencontré Ben, qui a créé le collectif Acouphènes. Il a eu des effets secondaires : des acouphènes. Il m’a prise sous son aile, comme nous tous. Les victimes acouphènes, nous n’étions plus seules aux côtés de cet homme courageux. Ben est le combattant de l’injustice et l’ange gardien des victimes.

Ayant reçu une première injection, j’avais jusqu’au 15 février 2022 pour compléter mon schéma vaccinal avec la deuxième dose. Je voyais l’échéance arriver. Il était hors de question de faire une seconde injection. J’ai cherché à prouver la dégradation de mon état de santé consécutive au vaccin et à obtenir un certificat de contre-indication en raison des effets indésirables dont je souffrais. Difficile…

Je voulais rester en poste. Pourquoi être suspendue ? J’ai toujours exercé mon métier avec assiduité et bienveillance. Je sais être sur le front quand il le faut. J’y étais lorsque le Covid a commencé, pour apporter mon aide et mon soutien au plus près de la population. Je n’ai pas à être suspendue. J’étais appréciée dans ma profession, avec des recommandations d’anciens directeurs et de mes collègues. J’ai encore des contacts avec des patients suisses. Me suspendre était une injustice.

Le 15 février, je n’avais plus accès à mon poste de travail. J’ai rendu mes clefs. Ils étaient obligés de suivre la loi, je ne leur en veux pas. Le gouvernement et les firmes pharmaceutiques sont les responsables.

Je ne comprenais pas le terme « vaccin », un produit injecté sans recul ni preuve, aux discours variables : le virus glissera sur nos cellules ; finalement, vous pouvez le contracter mais sans forme grave… En réalité ils ne savaient rien de l’impact réel de ce produit. Dès le début, j’avais l’intuition qu’il fallait prendre le temps de la réflexion.

Entre collègues, nous n’étions sûrs de rien. C’était un sujet un peu tabou, nous respections l’opinion de l’autre. Certains n’y voyaient pas d’inconvénients. D’autres étaient contre la vaccination. J’ai été la seule à ne pas avoir suivi le schéma vaccinal sur moins de cinquante salariés. Chacun avait ses raisons propres et honorables.

J’avais fait la première dose pour garder mon poste et mener à bien mon projet personnel. Cette place d’infirmière de santé au travail permettait d’avoir des horaires de bureau, ce qui est plutôt exceptionnel dans ce corps de métier. Alors, je l’ai fait.

Dans mon entourage, il y en a peu qui se sont fait vacciner. J’ai eu quelques remontrances de gens apeurés, masqués en permanence, même en plein air, qui n’auraient pas souhaité m’avoir comme infirmière, car suspendue par manquement au schéma vaccinal.

Que leur répondre ? J’avais juste envie de leur conseiller d’éteindre leur téléviseur, de se détacher de ce qu’ils entendent, et d’observer plutôt autour d’eux. Oui, le Covid tue, des personnes non vaccinées comme des vaccinées. Observer cette mentalisation injectée par les médias. Est-ce que cela a changé quelque chose de se faire vacciner ?

Le gouvernement a été très adroit dans sa communication. Il m’a été insoutenable de voir la vaccination chez les enfants. J’ai trouvé terrible de vacciner les petits et les femmes enceintes… Cela m’a vraiment mise hors de moi, je trouvais cette loi tellement condamnable. Le chantage a marché auprès des parents : vous privez vos enfants de relations sociales, de voir leur grands-parents… Cela m’interpelle. Quelle politique est en place ? Où veut-elle nous conduire ?

Pour revenir à ma suspension de contrat de travail, j’ai bénéficié d’un avenant me permettant de réaliser une autre activité professionnelle afin de subvenir à mes besoins primaires.

J’ai la chance d’avoir reçu une éducation où la profession ne fait pas la valeur de la personne, qu’il n’y a pas de métier idiot ou inutile. Cela ne m’a pas gêné de faire autre chose pour pouvoir manger. J’ai postulé comme saisonnière où le vaccin n’était pas obligatoire, comme caissière d’un supermarché. Puis, j’ai tenu une petite baraque de fruits et légumes en bord de route. L’humanité était bien plus présente dans cet emploi que dans mon propre métier, j’ai reçu beaucoup de compassion de la part du patron et des clients. Ils trouvaient inadmissible de suspendre et de priver des personnes de travailler.

Cette injustice a fait émerger en moi un sentiment de colère, une perte de repère et de confiance, une incompréhension totale. J’ai vu mes projets perturbés.

Pour reprendre mon poste, je devais être écoutée avec sincérité par un médecin qui puisse reconnaître mes problèmes de santé en lien avec la vaccination Covid. J’ai vu d’autres médecins, d’autres ORL sur Ajaccio, le néant. Jusqu’au jour où j’ai enfin rencontré un médecin qui a pris le temps de faire des recherches pendant la consultation. Une information notifiait les effets indésirables du vaccin. Il a lu un document rédigé par un regroupement de cinq centres hospitaliers français. Ils se sont concertés et concluaient que la vaccination pouvait provoquer des acouphènes. Il m’a dit qu’il n’était pas en mesure de certifier que les acouphènes n’étaient pas liés au vaccin. Au contraire, Il avait une preuve irréfutable avec des suspicions fondées. Grâce à ce document officiel, il m’a fait un certificat de contre-indication vaccinale validé par le médecin de la sécurité sociale.

Aussi étrange que cela puisse paraître, c’était encore compliqué. Je devais quitter immédiatement le stand de vente fruits et légumes en plein mois d’août. Cet employeur bienveillant devait recruter une autre vendeuse. J’avais le sentiment de le mettre dans la panade, lui qui m’avait tendu la main sans jamais douter de ma parole. Même si je l’avais prévenu, avant mon embauche, qu’à tout moment je risquais de quitter ce poste si j’avais une contre-indication vaccinale. Je le tenais au courant pour qu’il n’ait pas de surprise. Le moment venu, je n’avais pas envie de le lâcher. Pour moi, c’était une situation lourde. Il m’a soutenue et m’a délestée de ce poids de culpabilité. Merci à lui.

Les collègues étaient ravis que je réintègre le service. Malgré leur enthousiasme, j’avais mal au ventre sur mon lieu de travail. J’ai repris avec dégoût. Le sentiment d’injustice était encore bien ancré. Le directeur adjoint était bienveillant, il a pris le temps de me téléphoner et de manifester sa joie que je reprenne ma place. Par contre, aucune conversation n’a été possible avec le directeur. Depuis, il ne m’adressait plus la parole ou brièvement et sèchement. La communication était rompue. J’ai fini par démissionner en février.

Depuis le mois de mai je n’ai plus de revenus. Je me prépare à retourner à mon métier de cœur, celui d’infirmière à domicile : être auprès du patient, maintenu dans son contexte de vie, au plus proche des siens.

Et puis avec le temps, je compte développer mes projets professionnels dans les soins énergétiques et les massages : donner au corps et à l’âme toute la compréhension et l’attention dont ils ont besoin, avec sincérité et amour. La résilience est aujourd’hui ma meilleure alliée.

Témoignage recueilli en mars 2024