Ils ont été effacés, mettons-les en lumière

Carole

Éducatrice Spécialisée (Gers)

« J’aimerais que les gens réfléchissent un peu plus et qu’on retrouve de l’humanité et du bon sens. »

Carole a 51 ans, elle vit en couple, elle est maman de deux grands garçons de 15 et 21 ans. Elle exerce depuis 29 ans, d’abord éducatrice en institut de rééducation, puis comme éducatrice de rue et éducatrice en ITEP depuis décembre 2003.

Le travail d’éducateur de rue, ça consiste à aller à la rencontre des jeunes. Au début j’étais dans les Hauts de Seine. On travaillait sur la toxicomanie, la prostitution, et on faisait des maraudes. A Nanterre la ville nous avait prêté des locaux, mais sur certaines communes c’était plus compliqué. À Asnières par exemple on était essentiellement dans la rue. On intervenait aussi dans des collèges, entre midi et deux on proposait des jeux de société et le soir on faisait de l’entraide scolaire. J’ai aussi amené des mamans à la mosquée de Paris et pendant les vacances on animait des ateliers.

Puis je suis venue m’installer dans le sud comme chargée de mission, dans le cadre de la loi de lutte contre l’exclusion (programme TRACE = TRajet d’ACtion à l’Emploi). En 2001 j’ai arrêté de travailler pour élever mon premier enfant et j’ai repris en décembre 2003 en ITEP, dans le Gers.

En 2019 je me suis formée à l’hypnose, au reiki et au magnétisme. L’hypnose s’est imposée à moi et je pensais la proposer dans le cadre de mon travail, pour apporter autre chose aux jeunes en souffrance. Mais cette discipline n’étant pas trop connue, je n’ai pas pu la mettre en place. En septembre 2019, en plus de mon travail d’éducatrice, je me suis installée en auto-entrepreneur, mais je n’ai pas réussi à développer mon activité.

L’association dans laquelle je travaille s’occupe d’enfants et de jeunes adultes jusqu’à 21 ans. Ils partent ensuite en ESAT (Etablissement et Services d’Aide par le Travail), ou en milieu ordinaire avec un CAP par exemple, et d’autres sont suivis en secteur psychiatrique adulte. Les enfants de mon groupe avaient entre 12 et 15 ans, en inclusion scolaire à temps plein ou partiel dans les collèges de l’Isle-jourdain.

En mars 2020 on a été obligé de travailler en distanciel. On était cloué à domicile, on appelait les familles et les jeunes en visio tous les jours. D’abord je me suis dit que c’était peut-être mieux, par mesure de protection, et que c’était peut-être aussi pour protéger les autres. Mais pour tous ces enfants, qui ont des troubles relationnels, le distanciel, internet, les laisser seuls chez eux, ce n’était pas possible.

Ça a duré un mois et demi et nous, les éducs, on est très vite reparti sur le terrain. Dès les vacances de Pâques on a repris en petit nombre, on allait dans les familles, c’était de la prise en charge individuelle, avec un ou deux jeunes. On se retrouvait lors de pique-niques, il y avait du temps scolaire et du temps éducatif, et on faisait des comptes rendus pour le chef de service, les psychiatres, comme ça jusqu’en juin.

Chez nous, on n’a pas la télé. J’écoutais beaucoup France inter et on nous annonçait des morts partout ! Et puis j’ai entendu le Pr. Raoult, le Pr. Perronne… et tous ces gens-là ont aussitôt été attaqués ! Au travail aussi, par rapport aux enfants ça devenait n’importe quoi ! J’ai commencé à m’éveiller, à sentir qu’il se passait quelque chose, je me suis dit : « Il y a un truc qui cloche ! » Alors, avec mon compagnon, on est allé chercher les informations à la source, et j’ai compris qu’on nous racontait n’importe quoi, même sur France inter.

On parlait de plus en plus de vaccin et en décembre 2020 j’ai dit à mon chef que si on m’imposait une injection expérimentale ça serait un point de non-retour pour moi, je ne la ferais pas !

Le 12 juillet 2021, quand il y a eu le discours de Macron, je n’y ai pas cru, c’était la sidération ! Avec toutes les infos qu’on avait je me suis dit : « Mais qu’est-ce qu’ils nous font là ? Ce n’est pas possible ! » Je trouvais ça profondément injuste, mais j’étais en congés du 14 juillet au 23 août, on est parti dans le Larzac et en Ardèche et dans notre quotidien rien n’a changé. Le 15 septembre ça me semblait loin, on vivait normalement, j’avais pris de la distance et jusqu’au bout je n’y croyais pas.

Mais au fur et à mesure on voyait des trucs alarmants… Et à la reprise, la directrice nous a sorti un courrier de l’APHP signifiant qu’il fallait avoir commencé le schéma vaccinal. Et là j’ai compris ! Je n’étais pas salariée de l’APHP, mais la directrice a fait une note rappelant qu’il fallait avoir un schéma vaccinal complet à partir du 15 septembre 2021, ou au moins avoir fait la 1ère dose et s’engager à faire le reste.

Dès le 23 août donc, devant tous mes collègues je me suis positionnée de façon très claire. J’ai dit que tout ça était profondément injuste, que cette crise n’avait rien de sanitaire, que c’était une crise politique.

Puis il nous a été demandé de faire des tests antigéniques et les salariés ont été divisés en deux groupes. J’ai donc été obligée d’aller à la pharmacie tous les 3 jours, le lundi et le jeudi, pour me faire tester. J’ai tellement cru, jusqu’au bout, qu’on allait me dire « Mais non, vous nous montrez que vous êtes négative, vous êtes apte à travailler ». Mais ça ne s’est pas passé comme ça, je suis la seule à prouver que je suis négative, tous les autres sont potentiellement contaminants ou contaminés, et je suis la seule à être virée !

Le 14 septembre est vite arrivé ; ce jour-là une des chefs de mon service m’a envoyé un SMS m’indiquant que la directrice voulait me voir le lendemain matin, à ma prise de fonction. Le 15 septembre 2021 je me suis donc présentée dans le bureau de la directrice à 8h00 du matin, accompagnée d’un collègue représentant du personnel. Je lui ai donné mon test négatif, mais je n’ai pas pu lui fournir le schéma vaccinal qu’elle me demandait. L’entretien a été très bref :

  • « Je me vois dans l’obligation de vous suspendre. »
  • « Je trouve ça profondément injuste, ça s’apparente à une sanction pour faute lourde. »
  • « Oui, mais c’est la loi ! »

En 10 mn j’ai été démise de mes fonctions. J’ai souhaité aller voir mes collègues et les jeunes pour leur dire aurevoir. C’était l’anniversaire d’une des jeunes que j’accompagnais, mais elle a refusé : « Non, vous ne pouvez pas y aller, c’est la loi. »

J’ai été à nouveau convoquée, le 22 septembre 2021, pour savoir si j’avais changé d’avis. A la question du délégué du personnel qui m’accompagnait, il a été répondu que je retrouverais mon poste si la loi changeait. Comme j’aime beaucoup mon travail, si la possibilité se présentait de recevoir le vaccin Valneva à virus inactivé, j’opterais peut-être pour cette solution pour retrouver mon travail.

Je me suis dit que je n’en resterais pas là. J’ai donc engagé une procédure aux Prud’hommes. Je suis passée le 20 janvier 2022 et voir la partie adverse a été très dur pour moi, d’autant plus qu’elle demandait 1500 € au titre des frais d’avocat. J’aurai la réponse dans quelques jours. Je n’en attends rien mais au moins je serai allée jusqu’au bout.

Je me suis toujours battue. Mes collègues ont fait d’autres choix, mais les relations sont restées très bonnes avec elles, même si dans mon groupe je suis la seule à ne pas être injectée. Elles connaissaient mon positionnement, elles me soutenaient par leur parole, mais elles n’étaient pas dans le combat ; après chacun fait ce qu’il veut de sa vie. J’ai reçu des encouragements : « Tu es forte, bravo pour ton combat, mais moi je ne peux pas financièrement. » C’est sûr que moi j’avais fait quelques économies pour partir en voyage, elles me servent aujourd’hui à compenser tous les mois ma perte de salaire. Mais avec mes collègues on ne parlait pas de ça, on a un boulot, on a autre chose à défendre, je parle de la santé psychique des enfants.

Je refuse cette injection Covid parce que c’est une thérapie génique avec une AMM conditionnelle (Autorisation de Mise sur le Marché conditionnelle). On n’a pas assez de recul sur ce nouveau type de vaccin ! Jamais de la vie je me ferai injecter un truc sur lequel il n’y a pas de recul ! Et puis je ne vais pas me foutre de l’ARNm dans le corps alors qu’il existe des traitements précoces qui fonctionnent ! Il n’y a pas que les « télé toubib », on a des médecins qui connaissent leur boulot, qui prennent le temps avec leur patient, qui peuvent soigner, et ceux-là on ne les a pas laissé prescrire ! Ma belle-famille est au Portugal, mon beau-frère a eu le Covid en mai 2020, il a a été soigné à l’hydroxychloroquine et tout va bien. Il existe aussi des plantes comme l’artemisia. Moi, je me soigne surtout aux huiles essentielles, je mange sainement, c’est déjà une bonne partie du soin. On fait aussi du préventif, on prend du Zinc, de la vitamine C et D tous les jours et je n’ai encore jamais eu le Covid. Pourtant je fréquente beaucoup des gens, alors ça arrivera peut être, mais je me soignerai.

Et un vaccin ce n’est pas quelque chose qu’on renouvelle tous les 3 mois. A partir du moment où on nous dit qu’il faut se faire injecter tous les 3 mois, n’importe qui peut comprendre que ce n’est pas un vaccin.

Je crois que l’humanité est en train de perdre tout bon sens, les gens ne regardent pas plus loin que leur petit pré carré. Beaucoup de français sont des moutons et suivent les médias dominants sans se poser de questions. Celui qui parle a raison, les gens n’ont plus envie de s’embêter, c’est tellement plus simple de suivre, c’est ça le problème actuellement et c’est bien plus général que cette crise, qui n’a fait qu’accélérer les choses. Moi, je ne suis pas comme ça et je ne le serai jamais, jamais, jamais, jamais ! C’est difficile parfois, mais c’est comme ça depuis que je suis gamine. Je me suis battue pour la libération de Mandela lorsque j’avais 16 ans, beaucoup de gens ne font pas cela et ils ne le pourront jamais. Ça demande des efforts de se poser des questions et notre travail d’éducateur c’est aussi ça, aller chercher l’information, y réfléchir et en trouver le sens. Donc oui, je trouve déplorable que tous ces gens perdent leur bon sens, surtout quand ça touche leur famille !

Pour moi c’est compliqué d’avoir tout perdu, d’avoir lâché certains gamins, de ne plus avoir de vie sociale. Ce n’est pas rien, il y a des jours où je suis au 36ème étage sous terre. Je ne fais pas un boulot où je suis derrière une machine. Ce n’est pas que je me sente essentielle ou indispensable, mais chacun de nous peut apporter quelque chose à l’autre et je trouve difficile de ne plus pouvoir le faire. Je me suis toujours occupée des autres, je ne sais rien faire d’autre, je ne me vois pas faire autre chose. Et j’habite en pleine campagne, je n’ai plus envie de faire 1h de route matin et soir, donc ça me limite un peu. Alors je me dis que les choses arrivent dans la vie, peut être que l’opportunité se présentera, mais par contre quoi je ne sais pas.

J’aimerais que les gens réfléchissent un peu plus et qu’on retrouve de l’humanité et du bon sens dans cette vie, qu’on soit plus porteur de lumière face aux médias qui sont tous porteurs d’ombre. Nous devons être nombreux à porter la lumière, pour qu’il y ait peut-être un autre monde et qu’on puisse vivre autrement.

Témoignage recueilli en février 2022