Adrien
Psychiatre (Paris)
« La première sécurité, le premier confort, c’est de ne pas être sous l’oppression politique. »
Adrien a 39 ans, il est psychiatre et exerce depuis une dizaine d’années. Il travaillait habituellement en missions de remplacements dans le milieu hospitalier et de temps à autre en libéral.
N’étant pas vacciné, j’ai convenu avec l’agence de recrutement de ne pas me présenter à mon dernier poste. Je n’ai pas été suspendu car je n’avais pas de poste fixe, mais c’est lié à ma modalité de travail, ça revient au même. Je ne peux plus travailler, je ne peux plus faire de remplacements hospitaliers, je ne peux plus exercer en France, c’est une certitude.
Je réfléchis à m’installer dans un autre pays européen qui ne soit pas encore contaminé par le même degré de folie totalitaire, qui me paraîtra plus sûr par rapport à ce déferlement de règles absurdes.
Changer de pays, ce n’est pas à la portée de tous, c’est un luxe. Cette solution ne concerne que très peu de gens. La demande dans mon secteur d’activité est suffisamment importante pour me permettre de l’envisager. J’ai cette marge de manœuvre et j’essaie de l’utiliser parce que je ne pourrais pas survivre très longtemps si je restais cloué à Paris sans travailler. Donc il faut bien que je rebondisse, mais cette solution n’est pas applicable à tout le monde. De toutes façons, ça ne serait pas productif parce qu’une partie du combat doit se mener ici.
Devoir partir de son pays, sur le principe, c’est complètement indigne, mais moi je ne le vis pas trop mal émotionnellement. C’est un pays qui est en train de dévisser, sur le plan humain, sur le plan philosophique, alors on s’en va et on attend que ça reprenne.
Et puis j’ai la particularité d’être né dans un contexte totalitaire. Je suis originaire d’Iran et mes parents étaient dans la résistance contre le Régime. Et là-bas, on était sur un registre de vie ou de mort quand on s’opposait, c’était du même niveau qu’en 39-45 ici en France. Alors j’ai ça quelque part dans ma mémoire. Quand ma mère était enceinte de moi, elle a été torturée par la milice. Elle n’a eu la vie sauve que parce qu’elle était enceinte. Donc ce n’est pas une société de consommation qui va me faire me coucher alors que mes parents, par rapport à un risque de mort, ne se sont pas couchés. Dans mon référentiel personnel, il est hors de question que je cède. Et puis même… Même si on n’a pas connu ça, avec un minimum d’esprit critique, on ne laisse pas quelque chose de pervers et de sournois sur les droits s’installer.
Je suis effaré que même des psychologues, des psychiatres, se soient laissés phagocyter par ce phénomène totalitaire. Même en sachant rationnellement que ça ne fonctionne pas, que ce n’est pas vrai, que ce n’est pas juste, la pression du nombre et de la pensée unique est tellement forte que ça consume l’esprit et ces gens-là ne se rendent plus compte.
Ayant une double culture, j’en parle en termes de civilisation. Je pense que les gens en Europe ne connaissent pas la perversité politique. C’est une chose très particulière où on avance du bien pour amener du mal. Et ça ce n’est pas connu ici en Europe, tout simplement parce qu’il y a eu des décennies de paix et que jusqu’à présent, les dirigeants sont majoritairement considérés par les populations européennes comme des gens qui sont là pour leur bien. Même s’il y a des manifestations, globalement, il y a un consensus sur le fait que les politiques sont là pour le bien des gens. Ce qui n’est pas le cas dans les pays qui sont chroniquement sous des régimes autoritaires, où les gens ont une méfiance instinctive par rapport à tout ce qui vient d’en haut et pour de bonnes raisons.
En Europe, il n’y a pas cette méfiance, d’autant plus qu’il y a un déni de la mort en Occident. Si on vous dit : « C’est pour vous protéger d’un risque », vous acceptez. La protection d’un risque, c’est un peu une carte magique. Et comme toute la société avance de plus en plus vers des normes et des régulations qui sont censées repousser tous les risques vers la périphérie, on vit en Europe dans l’exclusion continuelle de tous les risques possibles. On est dans des logiques de codification, régulation, restriction, normativité, principe de précaution. Et ça, ce n’est pas récent, ça fait 40 ans que ça se met en place. On instaure en permanence des règles qui brident, sous prétexte de protéger.
Il va bien falloir que les populations comprennent cette dialectique perverse. Le confort, la sécurité n’existent pas, ce sont des notions variables et fluctuantes et la première sécurité, le premier confort, c’est de ne pas être sous l’oppression politique. Le jour où les populations européennes comprendront que d’écarter en permanence du risque, ce n’est pas de la vie, ils seront beaucoup plus immunisés contre ces discours de sauveurs. On crée une dialectique victime-bourreau-sauveur et les gens ne savent pas s’en extraire parce qu’ils n’ont pas connu ça, à moins que vous ayez une personne qui l’ait connu à travers sa propre histoire familiale ou son éducation. Il y a des gens qui ont connu des autorités perverses et ils savent que se positionner en sauveur ou en protecteur ce n’est pas un gage de bienveillance, bien au contraire.
Quelqu’un qui vous dit : « Je fais ça pour ton bien », déjà il faut se méfier. Parce que ça n’a pas à être dit, quand on fait un acte, l’acte parle pour lui-même. Si on doit se prévaloir du fait qu’on le fait pour le bien de la personne alors que l’acte lui-même dit autre chose, c’est que quelque chose ne va pas. Donc pour toutes ces raisons, j’ai à la fois du recul et pas de recul. Je suis quelqu’un d’émotionnel, je suis pris là-dedans, j’ai beaucoup de colère qui me traverse et à la fois j’ai vu venir depuis longtemps ce basculement de civilisation.
Tout ce système des ARS, cette inflation de la paperasse… On avait déjà un système pervers dans le soin depuis très longtemps, qui rognait en permanence sur la liberté du soignant pour soit-disant augmenter la qualité, avec cette novlangue qualité/rationalisation. Donc voilà, on est arrivé au bout. Le système politique civilisationnel est arrivé au bout de ses logiques. Il va falloir que l’on détricote ce qu’on a fait, le matérialisme de la santé, la notion de l’homme-machine, il va falloir que l’on revienne dessus rapidement et qu’on mette de la spiritualité dans les choses. Il va falloir qu’un gros pan de tout ça tombe et pour l’instant on est dans cette ligne de fracture entre les deux, on est dans cette polarisation des deux.
Je ne sais pas combien de temps cela va mettre pour qu’une masse critique de la population se réveille et comprenne que la vie fonctionne sur d’autres principes que ce que voudraient nous faire croire des autorités malfaisantes.
Je refuse la vaccination parce qu’elle est insérée dans un système de chantage totalitaire. Ne serait-ce que pour cette raison-là, je n’ai aucune envie d’accepter quelque chose qui m’a été matraqué pendant 18 mois dans un système de compression médiatique et politique de réduction des droits. Par principe, je n’accepte pas un chantage. Un chantage n’est pas une voie pour accéder à l’acceptation de quoi que ce soit.
Et puis il y a aussi une question élémentaire de santé. Bidouiller avec l’ARN, c’est du délire messianique, c’est du délire de démiurge. Derrière cette logique de toucher à l’ARN, c’est comme le principe de toucher aux libertés fondamentales, ou comme le fait d’aller toucher à l’atome. On est dans les mêmes logiques, le même délire de toute-puissance, vous avez la même chose derrière le fait d’accéder au gène. On est sur le principe fondateur du vivant comme on est, dans le cas du nucléaire, sur le principe fondateur de la matière.