Ils ont été effacés, mettons-les en lumière

Jean-Bernard

Ambulancier Urgentiste (Loire-Atlantique)

« Il m'a sauté aux yeux cette différence entre les chiffres annoncés et la réalité que je vivais au quotidien. »

52 ans, célibataire. Après 7 ans d’exercice dans le secteur privé, il est suspendu depuis le 20/09/2021.

En tant qu’urgentiste de terrain, mandaté par le SAMU centre 15, il m’a sauté aux yeux cette différence entre les chiffres annoncés et la réalité que je vivais au quotidien. Bien qu’au départ, nous avons tous et toutes eu peur, craint pour l’avenir, au final nous avons réalisé que cette crise sanitaire ressemblait trait pour trait à la grippe H1N1 : plus de peur que de mal.

Dans le cadre de nos interventions, presque chaque prise en charge était intitulée « suspicion Covid », mais nous avons très souvent constaté que le patient souffrait plutôt de grippe, d’asthme, de gastro-entérite, de dyspnée, d’hypertension, d’hypotension, etc… Un ambulancier urgentiste ne se substitue pas à un médecin, mais nous avons suffisamment d’expérience pour reconnaître certains symptômes qui ne laissent aucun doute. Or, à partir du moment où le transport était effectué en « suspicion Covid », le patient était enregistré Covid à l’arrivée aux urgences. Tant et si bien qu’un patient admis avec une suspicion de Covid, qui sortait 2 heures plus tard des urgences avec un traitement ou des soins basés sur les symptômes réellement observés, n’était pas rayé de l’enregistrement Covid et ainsi des faux cas Covid sont venus gonfler les statistiques en grand nombre. D’ailleurs l’ATIH (Agence Technique de l’Information sur l’Hospitalisation) a bien déclaré que, pour l’année 2020, seulement 2 % des hospitalisations concernaient des cas Covid avérés.

Dans ce contexte je n’ai jamais cru une seule seconde à la gravité de cette pandémie, qui n’aurait pas été aussi alarmante sans cette exagération évidente du nombre de cas réels et si les traitements précoces avaient été largement utilisés.

J’ai donc tout de suite opposé mon refus à cette obligation vaccinale, car pour moi se faire vacciner ne sert à rien. Depuis 2 ans je reçois un formulaire de la CPAM pour me procurer le vaccin contre la grippe, mais je ne l’ai jamais fait. Il est bien stipulé qu’il est conseillé, et non obligatoire. Pourquoi devrais-je accepter l’obligation vaccinale Covid pour une épidémie qui ne présente aucun danger réel pour moi, compte tenu de mon âge et de ma condition physique ?

De plus, cette injection (et non pas un vaccin) est toujours en phase expérimentale. Je n’accepte pas de subir un traitement sans que je sois libre de mon choix. Le consentement libre et éclairé est bien défini dans le code de la santé publique !

Entre le 15 juillet et le 12 septembre 2021, j’ai reçu huit mails de ma direction me rappelant mes obligations avant l’échéance du 15 septembre, soit un mail par semaine, ce que j’ai ressenti comme du harcèlement moral, ni plus ni moins. Le 20 septembre, au retour de congés, j’ai refusé de présenter mon schéma vaccinal à mon employeur, au motif qu’il s’agissait de données médicales et que seul un médecin pouvait les consulter. J’ai donc demandé à être convoqué par un médecin du travail, seul habilité à accéder à mon dossier médical et tenu par le secret professionnel. La direction a d’abord refusé, puis le lendemain j’ai reçu une convocation pour le 22 septembre, en même temps qu’une lettre en recommandé m’avisant de ma suspension.

Le 22 septembre je me suis donc présenté devant le médecin du travail, qui m’a déclaré apte à mon poste. Le lendemain j’étais convoqué par mon responsable de service afin de décider de la suite. Je lui ai dit que je n’avais pas changé de position et l’ai informé de l’avis d’aptitude rendu par la médecine du travail. Mon employeur n’a pas contesté ce point mais il a maintenu la suspension, en référence à la loi du 5 août 2021. Cette loi est une loi scélérate car elle nie plusieurs droits fondamentaux qui nous sont conférés par d’autres lois, tel que le droit au travail prévu par la constitution, le droit au consentement libre et éclairé prévu par le code de la santé publique, le droit de refuser un traitement, notamment un traitement expérimental, etc. Pourtant, la loi du 5 août 2021 a été proposée par le gouvernement et votée par l’Assemblée, alors qu’aucune étude scientifique ne pouvait justifier les affirmations sur lesquelles elle est basée ! Les représentants du peuple n’assurent plus leur rôle de contrôle du pouvoir et les syndicats n’ont pas bougé !

Parallèlement, j’avais débuté une grève de la faim le 20 septembre, que j’ai terminée le 25, car je voulais défendre mes droits et poursuivre mon employeur aux Prud’hommes. Il me fallait donc garder toutes mes forces pour cette bataille.

J’ai consulté un avocat, qui s’est d’abord montré sceptique, puis m’a conseillé de faire plutôt une demande en référé. Après avoir constitué le dossier, ma plainte a été acceptée et je suis passé le 24 novembre 2021, pour un délibéré qui sera rendu le 15 décembre.

Avant cette audition en référé, mon employeur avait commis un acte discriminatoire en procédant à un affichage interne de recrutement à un poste de régulateur (donc non soumis à l’obligation vaccinale), parmi les salariés de l’entreprise ! Or, suivant la loi du 05 Août 2021 il aurait dû mettre tout en œuvre pour me proposer en priorité un reclassement, mais comme j’avais interdiction de me rendre sur mon lieu de travail je n’ai jamais eu connaissance de ce recrutement. Si je n’avais pas eu un collègue et ami, jamais je n’aurais été au courant de cette offre d’emploi. La discrimination était évidente et s’est ajoutée aux motifs que j’exposais dans le référé.

Aujourd’hui, des effets indésirables se manifestent tous les jours. Des jeunes, des ados, des sportifs de haut niveau soumis à un contrôle médical strict subissent des accidents cardiaques. Après une première dose, il a été question de deux, puis maintenant de trois, sans compter le pass sanitaire ne serait plus exigé après le 15/11/2021, pour être finalement reconduit jusqu’au 31 juillet 2022 ! Depuis le début de cette crise la politique gouvernementale n’est faite que de mensonges et rien ne me fera changer d’avis : NON au vaccin obligatoire, fin du pass sanitaire, et surtout arrêt de la vaccination des enfants et récupération de nos droits et libertés fondamentales de citoyens.

Sur le plan personnel, étant suspendu je n’ai droit à aucune allocation chômage, ni RSA (peut-être courant décembre en fonction du seuil de ressources trimestrielles). J’ai donc stoppé tout prélèvement et virement concernant mes factures d’eau, d’assurances diverses, d’électricité, qui ne sont plus payés depuis octobre. J’ai retiré toute mon épargne afin d’avoir de l’argent pour subvenir à mes besoins et éviter une saisie financière. J’ai réussi à mettre mon prêt immobilier en pause pour 6 mois. La mutuelle m’a accordé l’annulation de ma dette et la gratuité des services jusqu’au 31 décembre 2021. Mes impôts étant mensualisés, il me reste peu à payer mais je suis dans l’impossibilité et vais donc demander une remise totale des sommes restant dues.

Fort heureusement j’ai le soutien de beaucoup de personnes, mais pas de la plupart mes collègues, du moins je n’ai pas tellement de leurs nouvelles (sauf 4 ou 5 fidèles). Je me sens exclu de leur cercle amical, ce n’est peut-être pas la réalité des choses, mais c’est ce que je ressens au quotidien. D’anciens collègues prennent régulièrement de mes nouvelles, passent me rendre une petite visite, cela fait chaud au cœur à chaque fois et me donne la force de continuer ce combat.

Témoignage recueilli en décembre 2021